Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 22/08/1991

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur la situation des producteurs de lait, qui vivent aujourd'hui la période la plus dramatique depuis l'instauration de quotas en 1984 : baisse sans précédent du prix du lait et crise de la viande, dont ils sont les principaux producteurs. La dégradation du marché des produits laitiers est en grande partie imputable au démantèlement du soutien communautaire malgré les efforts consentis depuis bientôt huit années par les producteurs. Dès le mois d'avril 1990, le prix du lait a commencé de baisser. La chute s'est aggravée à partir de juillet pour s'accentuer encore depuis février 1991. En fin de compte, la campagne 1990-1991 accuse une baisse de plus de 4 centimes, soit près de 2,5 p. 100 par rapport à 1989-1990 en moyenne nationale. Mais les perspectives sont encore plus alarmantes puisque la campagne 1991-1992 démarre avec des baisses de l'ordre de 8 à 12 centimes suivant les régions et les entreprises. Par ailleurs, la crise structurelle de la viande bovine a touché de plein fouet les exploitations laitières. En effet, ce sont les vaches de réforme qui ont subi les chutes les plus dramatiques de leurs cours (- 12 p. 100 en moyenne sur 1990, - 27 p. 100 en décembre 1989-1990). De même les veaux de 8 jours ont perdu plus d'un tiers de leur valeur en un an. Conscients de leur rôle indispensable, les producteurs de lait demandent : la mise en place d'un filet protecteur destiné à empêcher la chute des prix ; la suppression de la taxe de coresponsabilité qui n'a plus de raison d'être et pénalise injustement le revenu des producteurs ; l'introduction du principe de la maîtrise de la production au niveau international dans les négociations du G.A.T.T. ; la suppression des concessions à l'importation accordées à la Nouvelle-Zélande et aux pays de l'Est, d'autant que le coût des importations est entièrement supporté aujourd'hui par la baisse des p rix que subissent les producteurs de la communauté ; le rachat communautaire de références auprès des producteurs prêts à arrêter les livraisons ; l'instauration d'une mobilité des références grâce à un programme de restructuration géré au niveau des régions. Il lui demande de lui faire connaître les mesures que le Gouvernement envisage de prendre afin de mettre un terme à la dégradation de prix orchestrée par Bruxelles ou compenser directement les baisses de revenu qui en résultent.

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La question est caduque

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