Question de M. LAFFITTE Pierre (Alpes-Maritimes - R.D.E.) publiée le 29/08/1991

M. Pierre Laffitte demande à Mme le ministre de la coopération et du développement d'intervenir fermement auprès du Gouvernement malgache pour que la démocratie soit respectée dans ce pays. Depuis le 10 juin, le peuple malgache manifeste quotidiennement dans la non-violence, exigeant le départ de l'amiral Ratsiraka et de son équipe gouvernementale dans les plus brefs délais et l'établissement d'une nouvelle constitution. La menace permanente d'une répression aveugle pèse sur ces manifestations et s'est déjà traduite par des blessés à Mahajanga et Fianaranisoa, le kidnapping de 4 dirigeants du mouvement à Antananarivo, la tuerie de Toamasina et des arrestations arbitraires un peu partout dans l'île. La " marche pour la liberté " sur le palais présidentiel du samedi 10 août, notamment, risque d'être sévèrement réprimée. Insécurité, disparition, concussions et misère semblent par trop être des notions que la population malgache doit supporter et risque de ne plus vouloir supporter longtemps. Il lui demande d'intervenir pour que l'image de la France, chère au coeur de nombreux Malgaches, ne soit pas liée à celle des réactions de l'actuel Gouvernement.

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Transmise au ministère : Affaires étrangères


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 26/11/1992

Réponse. - Le ministère des affaires étrangères suit avec attention le développement de la situation à Madagascar, la sécurité de nos ressortissants dans ce pays étant une de nos préoccupations majeures. Jusqu'à présent, nos compatriotes n'ont pas été inquiétés et ont été considérés par la population malgache comme tout à fait étrangers à la crise politique qui a secoué la grande île. Des magasins appartenant à des commerçants d'origine indo-pakistanaise, dont certains sont de nationalité française, ont été pillés au mois d'août 1991 dans la ville de Majunga. Il s'agit là d'un phénomène récurrent en période de pénurie à Madagascar. Bien que rien ne laisse présager que la communauté française puisse être prise à partie, la France demeure vigilante et prête à faire face à toute éventualité. Le ministère des affaires étrangères prendra les mesures nécessaires à la protection des ressortissants français si la situation l'exige, en concertation avec le conseil supérieur des Français à l'étranger. Sitôt sa demande d'agrément acceptée par les autorités malgaches, M. Gilles d'Humières s'est rendu à Madagascar où il exerce ses fonctions d'ambassadeur de France depuis le 15 août 1991.

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