Question de M. ARRECKX Maurice (Var - U.R.E.I.) publiée le 19/03/1992

M. Maurice Arreckx appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, sur le problème de la drogue qui atteint des proportions dramatiques. En effet, pour la seule année 1991, les statistiques font état de 400 drogués décédés par overdose en France (augmentation de 10 p. 100 chaque année depuis 1989). Les jeunes atteints par la drogue sont de véritables malades, et il faudrait que les pouvoirs publics reconnaissent leur maladie. A ce titre, les facultés de médecine devraient mieux former tous nos médecins à la reconnaissance de cette maladie et aux moyens de la soigner. L'Etat n'envisage-t-il pas de créer un enseignement qui dispenserait une formation adaptée à ce problème ? S'agissant de nos jeunes enfants, le ministère de l'éducation nationale devrait motiver et mobiliser tous les enseignants, d'abord ceux des écoles maternelles et primaires. S'agissant des problèmes graves de santé et d'éducation, l'Etat a le devoir d'engager une grande campagne d'information, de prévention, de soins et de répression des trafiquants de drogue. Il lui demande s'il n'estime pas urgent que l'Etat décide la création de centres régionaux de cure, en faisant en particulier appel à d'anciens drogués, les seuls à bien connaître ce fléau.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 16/07/1992

Réponse. - Enjeu capital, problème éthique, révélateur social, la lutte contre la drogue a pris une dimension mondiale. La politique de la France en ce domaine, alliant fermeté répressive et prévention, grâce aussi à un dispositif spécialisé de soins, a permis de préserver relativement notre jeunesse. Cependant, il est nécessaire de garder une vigilance de tous les instants. L'ensemble des ministères concernés : intérieur et sécurité publique, budget (direction générale des douanes), justice, santé et action humanitaire, affaires sociales et intégration, jeunesse et sports, éducation nationale et culture, conjuguent leurs efforts dans différents domaines (prévention, répression, soins) afin de lutter efficacement contre ce fléau, avec l'aide de la délégation générale de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ex-mission interministérielle de lutte contre la toxicomanie) dont la mission est de développer et de coordonner une action gouvernementale très énergique. Cet organisme conduit, en collaboration avec les ministères concernés, de grandes campagnes de sensibilisation et d'information dont l'impact est important dans l'opinion publique. Le ministère de l'éducation nationale et de la culture, dans le domaine qui est le sien, c'est-à-dire celui de la prévention et, plus largement, de l'éducation à la santé, a mis en place depuis plusieurs années un véritable réseau d'aide et de soutien à l'intention des jeunes qui seraient en difficulté et des enseignants confrontés à des problèmes liés à l'environnement social des établissements (violence, drogue, etc.). Un dispositif a été instauré au plan national avec l'ambition de doter chaque établissement scolaire d'un groupe de personnes-ressources capables d'offrir une structure d'écoute et de répondre à des demandes précises d'information de la part des élèves sur les problèmes de toxicomanie. Ce dispositif comporte plusieurs niveaux : des médiateurs au niveau académique ; des équipes d'adultes-relais au niveau des établissements : ces équipes, constituées de personnels ou parents volontaires, ont reçu une formation leur permettant d'apporter une aide à la communauté éducative, élèves et enseignants, grâce à cette formation spécialisée (circulaires n° 83-287 du 27 juillet 1983, n° 85-118 du 26 mars 1985 et n° 89-119 du 18 mai 1989) ; enfin, des comités d'environnement social ont été créés par circulaire du 22 octobre 1990. Leur rôle est de faire le lien entre ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur de l'établissement en associant à l'action des professionnels de l'éducation nationale l'ensemble du milieu social qui anime la vie du quartier : associations, policiers, gardiens d'immeubles, commerçants, collectivité locale, etc. Les chefs d'établissement ont l'initiative de la création de ces comités et la composition de ceux-ci est adaptée à la situation de chaque établissement. Le nombre des CES est actuellement de huit cents et leur développement est encouragé de manière très ferme tant au niveau de l'administration centrale que des différents rectorats. La formation des personnels sur les problèmes liés à la toxicomanie est organisée de manière spécifique ou intégrée au contexte global d'éducation à la santé. En ce qui concerne particulièrement la formation continue, elle répond aux trois critères suivants : intercatégorialité au sein d'un plan académique de formation en associant aux enseignants les personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service, sanitaires et sociaux, ouverture à l'environnement et réponse à une demande. La mise en place de ces différents dispositifs a pour objectif de permettre une approche globale de problèmes dont la toxicomanie est soit un symptôme, soit une conséquence. ; mise en place de ces différents dispositifs a pour objectif de permettre une approche globale de problèmes dont la toxicomanie est soit un symptôme, soit une conséquence.

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