Question de M. REVOL Henri (Côte-d'Or - U.R.E.I.) publiée le 16/04/1992

M. Henri Revol attire l'attention de M. le ministre de la santé et de l'action humanitaire sur les effets à moyen et long terme du Distilbène, médicament souvent prescrit en France aux femmes enceintes entre 1963 et 1973 et sur la prise en charge de leurs conséquences par les pouvoirs publics. Suite au lancement de la semaine d'information et de recensement , à l'initiative de l'association Info-D.E.S., au sujet des graves effets sur la deuxième génération des enfants du Distilbène, de nombreuses familles sont dans l'inquétude. Il souhaite qu'il lui donne des indications précises sur l'état actuel des connaissances relatives aux effets du Distilbène sur la santé des enfants dont les mères ont utilisé ce produit et les conséquences réelles de ce dernier sur ces mêmes personnes et leurs descendants. Dans le cas où il s'avérerait que les effets actuellement dénoncés soient effectivement liés à la prise de ce médicament, il demande quelles sont les mesures qu'il compteprendre pour le recensement des personnes concernées, leur information et la prise en charge des conséquences qu'elles subissent.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 24/09/1992

Réponse. - Le diéthylstilboestrol (distilbène ou stiboestrol Borne) a été prescrit en France aux femmes enceintes jusqu'en 1976. Ce produit s'est révélé, par la suite, avoir des conséquences sur leurs enfants, particulièrement leurs filles. On estime à 160 000 le nombre d'enfants (filles et garçons) concernés. On peut observer chez des filles exposées in utero à ce produit des cancers du col et du vagin, heureusement rares, des malformations génitales et des conséquences sur leur fertilité (stérilité, avortements à répétition). La prise en charge adaptée de ces patientes et un dépistage précoce des pathologies permettent d'éviter ou de limiter ces conséquences. Beaucoup de sujets exposés n'ont pas d'effets pathologiques. D'après les connaissances actuelles, on ne décrit pas d'effets secondaires chez les mères elles-mêmes qui ont absorbé le produit, ni dans la descendance des sujets exposés in utero. Dès 1989, le ministre chargé de la santé a édité une brochure destinée aux médecins sur la prise en charge des patients concernés ; cette brochure a été rééditée et un nouvel envoi est en cours. Par ailleurs, l'association Info-DES reçoit une subvention annuelle du ministre de la santé pour l'aider dans sa mission auprès des sujets touchés.

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