Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 18/06/1992

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'économie et des finances, si l'enquête réalisée auprès des chefs d'entreprise par l'INSEE, concernant l'investissement dans l'industrie, traduit un essoufflement de la croissance significatif.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 17/09/1992

Réponse. - L'enquête de conjoncture réalisée auprès des chefs d'entreprises industrielles en avril 1992 fait état d'une baisse de montants investis en 1992 de l'ordre de 8 p. 100 en francs constants, en révision de 4 points à la baisse par rapport aux prévisions déclarées en janvier par ces mêmes industriels. Toutefois l'investissement industriel ne représente que 35 p. 100 de l'investissement réalisé par les entreprises contre 42 p. 100 par le secteur des services et commerces et 15 p. 100 par les grandes entreprises nationales qui sont au nombre de neuf (EDF, GDF, CDF, Air France, Air Inter, France-Télécom, PTT, RATP, SNCF). Or l'évolution de l'investissement est mieux orientée dans les autres secteurs. L'activité du commerce se redresse en 1992 soutenue par la consommation et par une production industrielle plus vive. Dans le secteur des services, l'activité s'est redressée au premier semestre dans les transports et un redémarrage devrait s'opérer dans les autres secteurs des services au second semestre. Cette évolution favorable de la production est de nature à favoriser les investissements du secteur tertiaire qui devraient progresser de 2 à 3 p. 100 en francs constants cette année. Du côté des grandes entreprises nationales, les dépenses d'équipement se stabiliseraient en francs constants en 1992. Au total l'investissement des entreprises diminuerait en 1992 de 2 à 3 p. 100 en francs constants après un recul de 3,5 p. 100 en 1991. Ainsi l'investissement productif, qui représente un peu moins de 14 p. 100 de la demande intérieure, ne contribuerait pas à ralentir la croissance française en 1992. Le recul de l'investissement en 1992 doit également être relativisé en terme d'offre. Les flux d'investissement, qui s'établissent en 1992 à un niveau légèrement inférieur à ceux de 1989, demeurent encore élevés compte tenu de la forte progression enregistrée de 1985 à 1990. En effet des efforts d'équipement importants ont été réalisés au cours de la période 1985-1990. En particulier, la priorité accordée aux investissements de capacité de 1987 à 1990 a permis d'accroître le potentiel productif de sorte que les industriels disposent actuellement d'une marge de manoeuvre en terme de capacité pour répondre à l'accroissement de la demande. Les taux d'utilisation des capacités dans l'industrie ont ainsi rejoint leurs plus bas niveaux qui prévalaient en 1986. Ainsi l'évolution de l'investissement en 1992 reflète un comportement d'attentisme de la part des chefs d'entreprise.

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