Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 05/11/1992

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale et de la culture, sur le grave problème de l'illettrisme. On constate actuellement que moins d'un élève sur deux arrive au collège avec une maîtrise suffisante de la lecture pour pouvoir l'utiliser comme un moyen d'accès autonome à la connaissance et au moins 20 p. 100 ne savent absolument pas lire. Pourtant, la nécessité pour chaque élève de savoir lire, écrire et compter au sortir de l'école primaire est une question de bon sens ; or telle n'est pas l'exigence requise dès lors qu'un écolier de faible niveau est admis au collège sans avoir les bases indispensables à la poursuite de ses études. Il lui demande, en conséquence, quelles mesures il envisage de prendre afin de combattre ce phénomène.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 10/12/1992

Réponse. - Il est vrai que certains adultes éprouvent aujourd'hui des difficultés d'insertion professionnelle et sociale en raison d'une maîtrise insuffisante de la langue écrite. Mais cela est dû à l'augmentation des exigences de la société moderne en matière de formation et non à une baisse du niveau de formation générale de la population. Toutes les études récentes prouvent au contraire que ce niveau n'a cessé de progresser. Ainsi, l'enquête qui a été menée l'an dernier auprès des appelés du contingent montre que le niveau général est beaucoup plus élevé qu'il y a vingt ans (de plus de 18 p. 100). Par ailleurs, les comparaisons internationales effectuées en CM 1 et en 3e révèlent que les jeunes Français sont meilleurs lecteurs que leurs voisins européens. Quant au nombre des jeunes qui quittent chaque année le système éducatif sans formation qualifiante, leur nombre est passé de 220 000 en 1973 à 90 000 aujourd'hui. Il est donc inexact de prétendre que le nombre des illettrés augmente en France. Toutefois, même s'il est en diminution, ce nombre, quel qu'il soit, est inacceptable dans un pays moderne et démocratique. C'est pourquoi l'apprentissage de la lecture et de l'écriture doit être la première priorité de l'école. Pour aider les maîtres à renforcer l'efficacité de leur enseignement en ce domaine, une brochure contenant des orientations précises pour chaque cycle de l'école primaire va être adressée à chacun d'eux, au cours de ce trimestre. Il sera fait également un effort financier significatif, de l'ordre de 20 millions de francs, pour promouvoir et développer les bibliothèques dans les écoles afin que les enfants puissent disposer de livres attrayants et acquérir le goût et le plaisir de lire.

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