Question de M. LENGLET Charles-Edmond (Somme - R.D.E.) publiée le 15/04/1993

M. Charles-Edmond Lenglet attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la francophonie sur l'émotion ressentie dans les académies d'Amiens et de Lille à la suite de l'oubli du picard dans le cadre des plans académiques de l'enseignement des langues et cultures de France récemment lancés par le ministère de la culture. L'influence culturelle du picard dépasse en effet les frontières administratives régionales et figure parmi les richesses culturelles du Nord de la France et du Hainaut belge. Il est donc regrettable que la Picardie ne puisse bénéficier d'un plan de développement de la langue régionale. Cette discrimination est d'autant plus mal ressentie que, en Belgique le picard est reconnu comme " langue régionale endogène ". Il lui demande en conséquence s'il entend réexaminer la décision de son prédécesseur dans un sens plus favorable au développement éducatif et culturel régional picard.

- page 630

Transmise au ministère : Éducation


Réponse du ministère : Éducation publiée le 23/12/1993

Réponse. - L'enseignement des langues et cultures régionales doit certes répondre à une demande des élèves et des familles, mais il convient de s'assurer d'un nombre suffisant de candidats pour justifier à la fois l'opportunité d'ouverture de classes, avec une certaine garantie de la pérennité des effectifs aux différents degrés de la scolarité, et la création de postes d'enseignants. Cette institutionnalisation progressive des langues régionales au sein de notre système éducatif doit donc reposer sur un certain nombre de critères d'appréciation relatifs aux besoins d'enseignement de ces langues et doit écarter le saupoudrage des moyens qu'y consacre l'Etat. C'est pourquoi les langues régionales qui peuvent réglementairement être enseignées et présentées au baccalauréat sont circonscrites, en ce qui concerne la métropole, aux principales langues d'oc, au basque, au catalan, au breton et aux langues d'origine germanique (alsacien et langues mosellanes). Les critères d'établissement de cette liste, depuis la loi Deixonne du 11 janvier 1951, ont toujours été le nombre de locuteurs potentiels, l'identité linguistique de la langue par rapport au français et l'ouverture de la langue sur des ensembles culturels plus larges. Or, il ne semble pas que le picard réunisse ces trois critères permettant qu'il soit introduit dans cette liste. Toutefois une réflexion sur l'enseignement des langues régionales est actuellement engagée par deux chargés de mission nommés auprès du ministre. Ils sont précisément chargés d'analyser l'existant dans ce domaine et de faire des propositions pour l'avenir.

- page 2470

Page mise à jour le