Question de M. LENGLET Charles-Edmond (Somme - R.D.E.) publiée le 15/04/1993

M. Charles-Edmond Lenglet appelle l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du tourisme sur la nécessité de réaliser l'électrification de la ligne SNCF Amiens-Boulogne-sur-Mer. En effet, la ligne Boulogne Calais Hazebrouck étant en cours d'électrification, la section Boulogne-Amiens doit impérativement être prolongée pour éviter deux ruptures de trafic sur la ligne Calais Paris. Le bouclage de cette ligne constituerait en outre un itinéraire de dégagement pour le TGV en cas d'incident sur la ligne principale. A moins que l'objectif poursuivi ne soit de faire transiter les voyageurs en provenance de Boulogne et à destination de Paris par une ligne en point d'interrogation remontant vers le nord pour aller au sud en passant par l'est. Tout se passe en effet comme si la SNCF avait décidé l'abandon de la ligne Amiens Boulogne: une seule voie sur deux a été refaite entièrement, des gares sont menacées de fermeture, des retards importants sont observés depuis septembre 1992, entraînant des perturbations sur le parcours Amiens-Paris. Contrairement aux arguments avancés depuis dix ans pour retarder l'électrification de cette ligne, le coût de cet investissement n'est pas excessif si on le compare à d'autres projets moins conformes à l'aménagement du territoire. Cette ligne ne serait pas non plus concurrente du futur " barreau " TGV vers le tunnel sous la Manche, car celui-ci n'a pas pour objet la desserte de la zone littorale entre Le Tréport et Boulogne-sur-Mer. On ne peut, à plus forte raison, refuser sa réalisation en prétextant la construction de l'autoroute A 16. Il lui demande en conséquence s'il estime que le bon sens et l'intérêt général ne commandent pas de réaliser l'électrification de la totalité de la ligne SNCF d'Amiens à Calais.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 26/08/1993

Réponse. - La mise en service du TGV Nord et du tunnel sous la Manche va avoir des incidences importantes sur l'ensemble des dessertes de la Picardie et du Nord-Pas-de-Calais. Ainsi les voyageurs se rendant de Paris vers la Grande-Bretagne seront acheminés par la ligne nouvelle, et le trafic fret transitant par le tunnel sous la Manche empruntera l'itinéraire CalaisHazebrouck dont l'électrification a été décidée dans le cadre des mesures accompagnant la réalisation du tunnel. De même la section de ligne CalaisBoulogne fait-elle également l'objet d'une électrification, ce qui rendra techniquement possible la desserte de Boulogne par TGV. Le ministre de l'équipement, des transports et du tourisme tient à ce que l'arrivée du TGV ne détériore pas les relations existantes ; il demande donc à la SNCF de veiller à ce que la qualité de la desserte sur la ligne AmiensBoulogne réponde aux besoins des usagers. Mais le coût de l'électrification de la section de ligne Amiens-Boulogne, qui représenterait un investissement de l'ordre d'un milliard de francs, est élevé au regard des perspectives de trafic. Cependant, afin qu'une large part de la population bénéficie des avantages de la grande vitesse, il est souhaitable que les dessertes régionales puissent être convenablement articulées sur les liaisons à grande vitesse ; c'est à quoi s'est employée la région Nord-Pas-de-Calais et la SNCF. De nouvelles grilles de desserte ont aussi été mises en place dans la région Picardie en concertation avec les collectivités concernées. S'agissant des gares, suite au moratoire annoncé par le Gouvernement le 8 avril 1993, le ministre de l'équipement, des transports et du tourisme a demandé à la SNCF de surseoir à l'exécution des mesures qu'elle envisageait de prendre, exception faite de quelques modifications marginales d'horaires qui ne constituent pas une diminution significative du service rendu.

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