Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 06/05/1993

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur une étude réalisée récemment en Grande-Bretagne qui met en cause un vaccin pour enfants contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Cette étude montrerait que le vaccin contenant la seule souche vaccinale disponible en France (de type urabé AM9), commercialisé par l'institut Pasteur-Mérieux, entraînerait des réactions avec une fréquence plus grande qu'on ne le pensait jusqu'à présent. Il serait à l'origine de complications méningées bénignes dans certains cas. Le vaccin fabriqué à partir de la souche vaccinale incriminée en Grande-Bretagne a été retiré depuis deux ans du marché au Canada et en Australie. D'autres pays européens s'apprêtent à faire de même. Mais en France, c'est le seul disponible pour l'instant. Il lui demande, en conséquence, s'il envisage de procéder à la modification de la pratique vaccinale actuelle.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 02/12/1993

Réponse. - L'étude réalisée en Grande-Bretagne, récemment publiée dans le " Lancet " (341, 17 avril, p. 979) montre que la souche vaccinale (type Urabé AM 9) contre les oreillons, commercialisée par l'Institut Pasteur-Mérieux, entraîne des réactions plus fréquentes qu'on ne le prévoyait, notamment des complications méningées. En effet, par rapport à l'autre souche vaccinale Jerryl-Lynn (qui n'entraîne de réaction méningée que dans 0,4/1 million de doses de vaccins), la souche Urabé AM 9 provoquerait une réaction dans 1 cas pour 11 000 doses de vaccins. En réalité, il faut d'une part, souligner que ces réactions vaccinales sont bénignes et d'autre part, rapprocher leur fréquence de celle des méningites ourliennes dues au virus sauvage (3 pour 1 000). En outre, il importe d'insister sur la différence des situations épidémiologiques. En France, le taux de couverture vaccinale de 64 p. 100 n'a pas éliminé la circulation du virus sauvage alors qu'en Grande-Bretagne, en Irlande ou au Luxembourg le taux de couverture vaccinal atteint 95 p. 100 à l'âge de deux ans. Une demande a été faite à l'Institut Pasteur-Mérieux de développer la souche Jeryl-Lynn.

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