Question de M. SAUNIER Claude (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 15/07/1993

M. Claude Saunier attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation de la ville et de l'aéroport de Tuzla en Bosnie-Herzégovine. La ville de Tuzla, assiégée depuis avril 1992 par les milices serbes, a su préserver la paix entre ses différentes nationalités et est dirigée par une coalition de forces civiques et démocratiques rejetant toute forme de chauvinisme et de nationalisme. Elle apparaît comme un ultime espoir d'une société multiculturelle où l'identité de chacun serait respectée dans le cadre d'une citoyenneté commune mais ouverte. La ville de Tuzla n'est que difficilement approvisionnée par une route difficile et constamment menacée d'être coupée la reliant à la ville dalmate de Split. La région de Tuzla a vu sa population considérablement augmenter en raison de l'afflux de réfugiés et compte aujourd'hui environ 1 000 000 de personnes ; ce nombre risque encore d'augmenter avec les attaques des nationalistes serbes bosniaques. Une aide humanitaire massive est de plus en plus nécessaire mais, dans les conditions actuelles, peut difficilement arriver à Tuzla. Pourtant, Tuzla dispose d'un aéroport encore contrôlé par les forces bosniaques, équipé de deux pistes et qui présente des garanties de sécurité sans doute plus grandes que celui de Sarajevo. Cependant, cet aéroport reste fermé aux vols internationaux, alors que des organisations non gouvernementales s'efforcent de développer l'aide humanitaire aux habitants de Tuzla et de sa région. C'est pourquoi il lui demande si la France va oeuvrer en faveur de la réouverture, sous contrôle conjoint de la Forpronu et des autorités de la ville, de l'aéroport de Tuzla aux vols humanitaires internationaux, dans la lignée de la résolution adoptée par le président européen le 22 avril 1993.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 18/11/1993

Réponse. - Comme l'indique l'honorable parlementaire, la région de Tuzla représente à bien des égards un exemple de société multi-ethnique et multi-culturelle pour la Bosnie-Herzégovine. Cette originalité de la situation qui prévaut à Tuzla contribue à l'attention particulière que lui porte la France depuis le début du conflit. C'est ainsi que notre pays a agi en sorte que Tuzla fasse partie des zones de sécurité, qui ont été instituées aux termes de la résolution 824, et dont la protection est assurée dans les conditions prévues par la résolution 836 du conseil de sécurité des Nations Unies. Consciente des immenses besoins de la population locale, qui iront en s'accentuant avec l'arrivée de l'hiver, la France s'est depuis plusieurs mois déjà prononcée, lors des réunions des Douze, en faveur de la réouverture de l'aéroport de Tuzla, afin de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. La France s'efforce, en liaison avec ses prtenaires, de favoriser les conditions qui permettent une telle décision, et en particulier le nécessaire accord des trois parties bosniaques ainsi que l'existence de capacités suffisantes de protections de l'aéroport, de ses avions et de l'espace aérien considéré.

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