Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - RI) publiée le 22/07/1993

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'équipement, des transports et du tourisme quelles suites il entend donner au rapport qui lui a été présenté avec le concours du groupe Europe-Equipement (Eureq) concernant les infrastructures de transports. Les professionnels de la route sont inquiets, à juste titre semble-t-il, à la suite des constatations quotidiennes qu'ils font ; le développement prévisible des trafics permet de craindre que les goulets d'étranglement ne se multiplient rapidement. Sur certains itinéraires, la fluidité de la circulation est déjà très affectée. Nous approchons d'une situation de crise grave. L'Hexagone doit bénéficier à la fois de dessertes irrigant le territoire national mais aussi d'une intégration aux réseaux de transport européen.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 30/12/1993

Réponse. - Pour la plus grande partie du réseau routier et autoroutier national, les infrastructures existantes et celles prévues au schéma directeur pourront écouler les trafics actuels comme ceux attendus au-delà de l'horizon 2000 par la direction des routes du ministère de l'équipement, des transports et du tourisme. Toutefois, dès à présent, des problèmes de saturation apparaissent à certaines périodes de l'année ou à certains moments de la journée en des points particuliers de ce réseau. Ces infrastructures sont essentiellement celles de l'axe majeur Nord-Sud qui relie globalement Lille à Marseille en passant par Paris et Lyon. La position charnière de la France entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud et le fait qu'il assure la liaison entre les quatre plus grandes agglomérations françaises expliquent le trafic important rencontré sur cet axe. On voit aussi combien cet axe est vital pour l'économie nationale et les échanges européens. Sensibilisés aux enjeux que représente la fluidité de la circulation sur cet itinéraire, les services de l'Etat ont déjà étudié des solutions multimodales à cette saturation. Ces solutions peuvent être routières. Elles doivent d'abord amener à une meilleure exploitation des possibilités du réseau. Ainsi, les expériences en cours de modulation temporelle des péages autoroutiers sur A 1 et de modulation entre itinéraires alternatifs (A 1 ou A 26 mais aussi bientôt A 16) pourraient être prolongées suivant les premiers résultats observés. De même pour la vallée du Rhône, la mise en service de l'autoroute A 75 permettant de rejoindre la Méditerranée en passant par le centre de la France, et dont les travaux sont déjà bien avancés devrait diminuer une partie de la saturation essentiellement estivale de l'autoroute A 7. L'autoroute A 51 entre Grenoble et Sisteron concourt elle aussi à cet objectif. A terme, ces mesures ne seront certainement pas suffisantes. Ainsi, des doublements de l'autoroute A 1 entre Lille et Amiens et de l'itinéraire A 7-A 9 entre Lyon et Narbonne sont d'ores et déjà à l'étude. La résorption des goulets d'étranglement passe également par la recherche et le développement de solutions technologiques concernant notamment la gestion en temps réel du trafic. Des projets permettant de rééquilibrer le partage modal entre la route et le fer mais aussi les voies navigables sont également à l'étude. En matière ferroviaire le T.G.V. Picard, qui figure au schéma directeur des liaisons ferroviaires à grande vitesse et qui relie Paris au tunnel sous la Manche par Amiens, est une solution à l'augmentation prévisible du trafic de voyageurs entre la Grande-Bretagne et le continent. De même, l'extension du T.G.V. Sud-Est en direction de l'Espagne à l'horizon 2010 devrait avoir une influence non négligeable sur les trafics de l'autoroute A 9. Pour les marchandises, le développement du transport combiné " classique " devrait diminuer le nombre de poids lourds effectuant des trajets longue distance sur autoroute. Il supposera certainement à la fois des progrès technologiques permettant d'accélérer et de fiabiliser ce service mais aussi une politique de subventionnement des infrastructures et d'aides aux transporteurs routiers utilisant la technique du combiné. Enfin, les voies navigables, dont les potentialités ont jusqu'à présent été peu exploitées, ne doivent pas être négligées. Le projet Seine-Nord de liaison à grand gabarit permettant de relier le réseau français et notamment la Seine aux réseaux belge et néerlandais s'accorde tout à fait à une logique d'intégration européenne des infrastructures de transport. ; d'intégration européenne des infrastructures de transport.

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