Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - RI) publiée le 12/08/1993

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur s'il ne juge pas utile de faire effectuer un relevé précis et détaillé de l'état de notre tissu industriel, afin que soient déterminés les secteurs où la production nationale a disparu ou existe mais de façon trop limitée. Cette étude permettrait de mettre au point un plan pour informer les éventuels créateurs d'entreprises et leur proposer une politique d'accompagnement (prêts bonifiés, dispositions fiscales spécifiques) pour développer les investissements et la création d'emplois dans ces secteurs.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 20/01/1994

Réponse. - Sur la connaissance du tissu industriel et des marchés, le ministère développe une expertise qui se traduit, vis-à-vis des agents économiques, au moins sous cinq formes : le maintien et le développement d'une analyse statistique exhaustive de qualité, diffusée auprès du public, des experts économiques, des associations professionnelles, des organismes consulaires, des entreprises, sous forme de livres (collection des chiffres clés), de plaquettes, de résumés de travaux d'études. Un colloque récent, le 20 octobre, organisé par le ministère, a permis de les mettre en valeur ; le développement d'études stratégiques conduites auprès des entreprises pour déterminer les méthodes de gestion et de développement les plus adéquates, les marchés porteurs, les technologies d'avenir ; ces études, soit générales, soit sectorielles, sont publiées, et une synthèse est systématiquement adressée aux entreprises ou organismes qui ont participé à leur élaboration (parmi lesquels figurent souvent des organismes ayant à traiter de création d'entreprise y compris à partir d'une grande entreprise ou de capital risque). On peut ainsi citer des travaux comme " Made in France ", MEI 92, PMI 93 (à paraître), le livre " Stratégies industrielles mondiales " ou de façon plus sectorielle, par exemple la mécanique et le capital risque, ou encore l'étude en cours sur les industries du luxe ; le soutien de dispositifs de conseil auprès des PMI, de façon très déconcentrée, et en liaison avec les régions : ce soutien doit être renforcé dans le cadre de l'évaluation récente qui en a été faite et des moyens supplémentaires que prévoit le budget du ministère pour 1994 en faveur des PMI. Le développement de tâches d'enseignement sur l'économie industrielle, les facteurs de succès des entreprises, assuré, soit via les écoles dont le ministère a la tutelle, soit via des travaux de recherche qui servent ensuite à l'enseignement supérieur, soit directement par certains hauts fonctionnaires de ce département ministériel ; une analyse permanente sur le rôle de l'information stratégique dans la compétitivité des entreprises, comme en témoignent par exemple le groupe présidé par Henri Martre sur l'intelligence économique, dans le cadre du commissariat général du plan, auquel le ministère participe, ou le souci de maintenir des moyens importants en faveur de l'électronique et de l'informatique, apparaît dans le projet de budget pour 1994, ou encore les moyens mis en oeuvre pour la diffusion de l'information scientifique, technique et commerciale (au travers par exemple des ARIST, de l'ANVAR, du CFCE, des CCI, et des services déconcentrés du ministère lui-même). Bien entendu, de tels travaux d'étude et d'expertise seront poursuivis dans l'année qui vient, et adaptés par rapport aux pratiques antérieures en fonction des priorités qui s'imposent à nous, notamment vis-à-vis de l'emploi. La question du caractère " trop limité " ou non de telle ou telle part de la production manufacturière dépend des réalités des marchés, des technologies et des stratégies de groupes bien souvent mondiaux : une seule étude peut difficilement, à elle seule, y répondre, sauf à être le résultat de consultations très nombreuses, agrégeant des travaux plus spécialisés. Des essais comme Made in France ou " Stratégies industrielles mondiales " (paru fin octobre 1993) fournissent des éléments de réponse (et, si l'on se réfère à des travaux plus anciens, " France 300 " ou " France innovation "). Il faut toutefois être conscient que l'époque des " plans " marqués au coin d'un dirigisme qui prenait insuffisamment en compte les rapports de forces avec la concurrence extérieure est résolue. Cela ne veut pas dire que, comme partout dans les grands pays industrialisés, une politique en faveur de l'industrie ne doit pas être maintenue, au contraire : les Etats-Unis, par exemple, ont clairement fait valoir au début de cette année par la double voix de leur président et de leur vice-président qu'ils considéraient que l'industrie, développée au travers de ce qui s'appelle outre-Atlantique " technology policy ", figurait comme priorité numéro 1 de la politique économique. ; dirigisme qui prenait insuffisamment en compte les rapports de forces avec la concurrence extérieure est résolue. Cela ne veut pas dire que, comme partout dans les grands pays industrialisés, une politique en faveur de l'industrie ne doit pas être maintenue, au contraire : les Etats-Unis, par exemple, ont clairement fait valoir au début de cette année par la double voix de leur président et de leur vice-président qu'ils considéraient que l'industrie, développée au travers de ce qui s'appelle outre-Atlantique " technology policy ", figurait comme priorité numéro 1 de la politique économique.

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