Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 28/10/1993

M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'état de nos relations avec le Liban. La visite récente de M. le Premier ministre libanais a été l'occasion de renouer valablement le dialogue avec ce pays en proie à une situation économique difficile, au lendemain de la guerre civile dont il a souffert. Il le remercie de lui indiquer quel type de soutien la France entend apporter au Liban.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 16/12/1993

Réponse. - Le Gouvernement français place le Liban au rang de ses toutes premières préoccupations. S'il revient aux autorités libanaises de décider seules de leur destin, il nous incombe, en revanche, d'apporter notre soutien et notre contribution aux efforts actuellement entrepris par l'équipe gouvernementale libanaise. L'attachement à une histoire commune comme l'idée que nous nous faisons de l'indépendance et de la souveraineté des Etats commandent notre action. La France n'a pas, depuis la fin de la guerre au Liban, mesuré ses efforts pour que l'Etat libanais soit restauré. C'est parce qu'ils étaient de nature à contribuer à cette restauration que nous avons salué les Accords de Taëf et que nous ne cessons d'appeler à la mise en oeuvre des dispositions qu'ils contenaient. Depuis l'adoption de ces accords, qui ont reçu le soutien de la communauté internationale, le processus de paix a connu un développement certain et une spectaculaire accélération avec la signature le 13 septembre dernier d'un accord israélo-palestinien. La France, qui n'avait cessé de réclamer ce dialogue entre l'OLP et l'Etat hébreu, lui a apporté son appui, tout en insistant sur la nécessité d'un règlement de paix global, incluant donc le Liban, et d'oeuvrer en ce sens, notamment au sein du volet multilatéral du processus de paix. Au-delà de ces soutiens diplomatiques, matérialisés par l'invitation à Paris en octobre du Premier ministre, M. Rafic Hariri, et par la visite que le ministre des affaires étrangères a effectuée à Beyrouth le 18 novembre, la France veille à apporter à l'Etat libanais les moyens de restructurer son économie et, ainsi, d'assurer son autorité sur son territoire. Tel est le sens de notre engagement en faveur de l'entreprise de reconstruction du pays engagée par le gouvernement du Liban. Cet engagement s'est traduit cette année par la signature d'un protocole financier en faveur de notre partenaire, pour un montant de 166 MF, soit environ le double de celui retenu en 1992. Lors de la récente visite à Paris du président du conseil des ministres, M. Rafic Hariri, (14-18 octobre) les chefs des gouvernements français et libanais ont adopté un protocole de coopération, affirmant la volonté des deux Etats d'inscrire leurs relations dans la durée. C'est aussi à l'occasion de cette visite qu'un accord de coopération culturelle, scientifique et technique a été signé. Enfin, pour répondre au souci du Liban de disposer des forces nécessaires lorsque, le moment venu, il récupérera le contrôle de son territoire, notre aide va également porter sur le rééquipement des Forces de sécurité intérieure libanaises (FSI).

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