Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - C) publiée le 27/01/1994

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre d'Etat, garde des sceaux, ministre de la justice, sur la nécessité d'aider les personnes détenues dans le système pénitentiaire français à se prémunir contre les dangers de consommation abusive d'alcool. Elle lui demande quelles mesures il pourrait prendre pour faciliter l'accès, dans chaque structure de détention pénitentiaire, aux mouvements d'anciens buveurs et de prévention. Elle lui demande s'il ne pourrait pas mettre en place rapidement une formation spécifique des visiteurs de prisons et des éducateurs. Elle lui demande s'il ne serait pas alors possible en collaboration avec Mme le ministre d'Etat, ministre des affaires sociales, de la santé et de la ville, d'organiser de véritables traitements médicaux de l'alcoolisme accessibles à tout détenu souhaitant se soigner. Elle lui demande enfin s'il ne serait pas souhaitable de mettre en place au préalable des groupes de réflexion dans chaque établissement de détention avec la participation de tous les intervenants concernés.

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Réponse du ministère : Justice publiée le 03/03/1994

Réponse. - Parmi les nombreuses associations d'anciens buveurs intervenant localement en milieu pénitentiaire, deux ont un large champ d'action s'étendant sur l'ensemble du territoire : le mouvement Vie libre et Alcooliques anonymes. Ces deux associations, soutenues par l'administration pénitentiaire, ont une approche différente de l'alcoolisme, ce qui permet une complémentarité des prestations offertes. Au-delà du travail réalisé avec les associations d'anciens buveurs, la collaboration est fréquente avec les centres d'hygiène alimentaire. Plusieurs actions de sensibilisation sont entreprises dans les régions. Elles s'adressent à tous les personnels travaillant avec les détenus et concernent outre la toxicomanie et le sida, les problèmes spécifiques liés à l'alcoolisme. Un budget de 1,7 million de francs a été consacré à l'ensemble de ces formations en 1993. Des antennes alcoologies se sont créées (par exemple à Fleury-Mérogis) ; dans d'autres établissements certaines antennes toxicomanies se sont dotées des compétences d'un médecin ou d'un infirmier alcoologue. A Lyon, une expérience particulièrement intéressante existe depuis 1990 où une " coordination alcool " s'est mise en place cette même année. Elle regroupe le service psychiatrique, l'antenne toxicomanie, le service médical, les travailleurs sociaux et les associations d'anciens buveurs. Elle permet une prise en charge globale grâce à une collaboration étroite entre tous les intervenants, non seulement à l'intérieur mais aussi à l'extérieur (CPAL, secteur associatif, familles...). Dans les établissements dépourvus d'antennes, des vacations de psychiatres et de psychologues participent à la lutte contre les toxicomanies et l'alcoolisme. Une étude en cours menée par l'APECAPP (Association pour la prévention et l'étude des conduites d'alcoolisation des populations pénales) et financée par le ministère de la justice recense les interventions en milieu pénitentiaire relativ
es à la lutte contre l'alcoolisme.

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