Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - NI) publiée le 24/03/1994

M. André Maman appelle l'attention de M. le ministre de la coopération sur les difficultés financières rencontrées par un nombre important de nos compatriotes après la dévaluation du franc CFA. Il lui rappelle notamment que de nombreux états africains ont, après leur indépendance, institué des régimes de retraite auxquels les Français expatriés étaient obligatoirement affiliés et que ces Français, qui ont, toute leur carrière durant, cotisé à ces caisses de sécurité sociale locales, perçoivent une retraite versée trimestriellement en francs CFA. Le montant de ces retraites, du fait de la dévaluation du 2 janvier 1994, a été très sérieusement réduit, mettant en péril le pouvoir d'achat de tous les Français qui, pendant de longues années, ont contribué au renom de la France en Afrique. En conséquence, il lui demande, d'une part, si des mesures destinées à compenser la perte sèche subie par ces Français seront mises en place par ses services, et, d'autre part, s'il n'estime pas nécessaire que la gestion de ces retraites soit désormais confiée à un organisme français.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 05/05/1994

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre de la coopération sur la situation d'un certain nombre de nos compatriotes (environ 3 000) qui, au terme d'une activité professionnelle dans les entreprises africaines de droit privé situées dans la zone franc, bénéficient d'une pension de retraite relevant d'un régime local. En effet, à la suite de la dévaluation du franc CFA décidée le 11 janvier 1994 par les gouvernements de ces pays, ces personnes dont la pension de retraite est payable en francs CFA voient leurs revenus fortement réduits. Les effets de cette mesure ont retenu toute mon attention et ont fait l'objet d'un examen extrêmement attentif. Je précise que ce dossier, pour lequel des solutions sont activement recherchées, est l'objet d'une étroite concertation avec le ministère des affaires étrangères (direction des Français à l'étranger), et le ministère des affaires sociales, en charge du dossier général des régimes français de retraite. La question, évoquée par l'honorable parlementaire et dont je crois devoir souligner l'extrême complexité, pose le problème délicat de la garantie de droits privés ne relevant pas de la législation française. Elle doit ainsi être appréhendée au regard des divers accords bilatéraux dont les dispositions peuvent être sensiblement différentes d'un Etat à l'autre. Ainsi, bien que n'ayant pas formellement compétence en la matière, le ministère de la coopération apporte tout son appui à la réflexion interministérielle conduite par le ministre des affaires étrangères, et maintient tous les contacts nécessaires avec les Etats africains et les caisses locales de retraites concernés. Une première mesure a été prise : faire bénéficier les personnes les plus démunies du fonds national de solidarité selon des procédures accélérées. Le département est par ailleurs en relation directe avec les associations d'expatriés concernés.

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