Question de M. TÜRK Alex (Nord - NI) publiée le 16/06/1994

M. Alex Türk attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation de l'enseignement des langues étrangères dans les collèges et lycées en général et sur l'enseignement du russe en particulier. En effet, les bouleversements intervenus ces dernières années à l'Est, l'ouverture de ces pays vers l'économie de marché constituent une aubaine et un défi à la mesure des enjeux politiques et économiques potentiels. Beaucoup de nos partenaires européens mais pas seulement ont su réagir très rapidement. Nous assistons à un développement sans précédent de l'enseignement de la langue russe. Or, force est de constater que la France adopte en la matière une position beaucoup plus discrète. Plus grave, les quelques expériences menées en la matière par certains établissements scolaires tendent pour des raisons de rentabilité, à disparaître... C'est la raison pour laquelle alors que l'université Charles-de-Gaulle s'apprête à célébrer le centenaire de la création à Lille de la première chaire russe en France, il lui demande dans quelle mesure un plan de sauvetage de l'enseignement de cette langue pourrait être rapidement instauré afin d'en assurer la pérennité.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 08/09/1994

Réponse. - Le développement de l'enseignement des langues vivantes constitue dans la perspective de la préparation des jeunes au monde moderne une des préoccupations majeures. C'est ainsi que dans le cadre du nouveau contrat pour l'école les élèves, dès l'école élémentaire, sont initiés chaque jour pendant quinze minutes à une langue vivante étrangère en utilisant des méthodes audiovisuelles. Une formation continue des enseignants du 1er degré est prévue à cet effet. Par ailleurs est mise en place actuellement au lycée une deuxième langue vivante dans des formations technologiques, de nouvelles sections européennes et internationales s'ouvrent (qui permettent l'apprentissage d'autres disciplines dans une langue vivante étrangère et tendent à un véritable bilinguisme). Une option langue vivante étrangère renforcée est créée au baccalauréat dans les séries littéraire et économique et social et également un profil de bachelier maîtrisant trois langues vivantes étrangères. L'enseignement du russe devrait en conséquence s'améliorer au travers de ce nouveau statut attribué à la troisième langue vivante. De plus, des instructions sont données aux recteurs afin de préserver la diversité des quatorze langues, dont le russe, enseignées dans les lycées et collèges de France. Toutefois, une des dispositions du nouveau contrat pour l'école, mis en place actuellement par mes services, prévoit que les lycéens souhaitant poursuivre l'apprentissage d'une langue vivante étrangère qui ne leur est pas offerte en option dans leur lycée pourront bénéficier de cours organisés avec l'assistance du Centre national d'enseignement à distance. L'ensemble de ces mesures devrait permettre le développement de l'enseignement du russe. Si le nombre d'élèves apprenant cette langue a sensiblement baissé entre 1987 et 1993 (de 18 000 à 15 500 au plan national), il est raisonnable de penser qu'à compter de la prochaine rentrée scolaire la tendance devrait s'inverser.

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