Question de M. GIROD Paul (Aisne - R.D.E.) publiée le 11/08/1994

M. Paul Girod attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le taux des cotisations sociales agricoles et, plus particulièrement, sur le projet de décret relatif à ces taux pour 1994 en application de la réforme initiée en 1990. Ce projet vise à porter le taux global des cotisations des agriculteurs de 37,8 p. 100, ce qui correspond à la parité avec le régime général de la sécurité sociale, à 39,5 p. 100 des revenus pour financer les réductions de cotisations des jeunes agriculteurs et la prise en compte des déficits dans l'assiette des cotisations. Cette augmentation est ressentie par les agriculteurs comme un désengagement de l'Etat qui voudrait ainsi faire financer par la seule profession, et sans recourir à la solidarité nationale, l'installation des jeunes agriculteurs et les déficits des revenus, alors même que le Parlement a récemment décidé que les exonérations ayant pour objet de favoriser le développement de l'emploi seraient financées par l'Etat. Il lui demande donc de bien vouloir lui indiquer quelles mesures sont envisagées afin de rétablir l'équité (parité avec le régime général) en faveur des agriculteurs, dans la logique de ce qui a été voté par le Parlement et de ce qui a été déclaré lors des débats sur les négociations du GATT et au cours du débat d'orientation sur l'agriculture.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 08/12/1994

Réponse. - Le décret no 94-718 du 18 août 1994 détermine les modalités de calcul des cotisations sociales des exploitants agricoles pour 1994. Conformément à la demande de la profession d'accélérer l'application de la réforme engagée en 1990, ce décret prévoit d'asseoir 70 p. 100 des cotisations sociales agricoles sur les revenus professionnels. Pour la première fois depuis la création du BAPSA, les cotisations des agriculteurs baisseront en 1994 : la diminution des cotisations finançant le BAPSA sera de 1,5 milliard de francs par rapport à celles de l'an dernier, et les cotisations baisseront, en moyenne par exploitant, de 9 p. 100. Cette diminution résulte de la mise en oeuvre de la réforme des cotisations sociales agricoles, qui permet dorénavant de prendre en compte l'évolution des revenus des exploitants dans le calcul des charges des exploitants ; elle est aussi la conséquence des aménagements favorables apportés à la réforme par la loi no 94-114 du 10 février 1994, qui permet notamment de prendre en compte les revenus de la dernière année connue dans l'assiette des cotisations. Il convient de signaler que, dans le cadre du décret fixant les cotisations pour l'année 1994, le Gouvernement a décidé de faire un effort budgétaire supplémentaire de 120 millions de francs. L'Etat prendra ainsi en charge le coût (environ 60 millions) d'une partie des allégements de cotisations bénificiant aux jeunes agriculteurs qui s'installent, suivant des modalités similaires à celles prévues par la loi du 11 février 1994 pour les commerçants et artisans qui débutent ; par ailleurs, l'Etat a accepté d'aider les caisses de mutualité sociale agricole à faire face à la baisse conjoncturelle de leurs ressources par l'affectation d'une part supplémentaire (60 millions) des cotisations au financement de leurs dépenses de fonctionnement. Globalement, le taux des cotisations des agriculteurs sur leurs revenus professionnels (bénéfices fiscaux) se situera, en 1994, à 39 p. 100. Ce taux est inférieur à celui des salariés (41,35 p. 100), en raison de différences dans les prestations entre le régime agricole et le régime général. Il apparaît justifié que, par parallélisme, la profession supporte par une légère majoration de ses cotisations (de l'ordre d'un point à l'intérieur du taux de 39 p. 100) des avantages qui n'existent pas dans les autres régimes, comme le coût d'une partie des exonérations de cotisations des jeunes agriculteurs et de la déduction des déficits. Le niveau des contributions des agriculteurs sur leurs revenus professionnels est donc, globalement, à parité avec celui des autres catégories, en tenant compte des particularités de leur régime de cotisations et de prestations. Il convient, en outre, de rappeler que le financement des prestations sociales servies aux agriculteurs actifs et retraités (85,7 milliards cette année) est, en 1994, assuré à 82,2 p. 100 par un effort de solidarité des autres régimes sociaux et de la collectivité nationale et qu'il le sera à raison de 84,3 p. 100 en 1995.

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