Question de M. RIGAUDIÈRE Roger (Cantal - RPR) publiée le 05/01/1995

M. Roger Rigaudière se fait l'écho, auprès de M. le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche de l'inquiétude que manifestent les élèves de l'Ecole nationale des chartes au sujet des débouchés professionnels susceptibles de leur être proposés à l'issue de leur formation. Jusqu'à cette année, le nombre de places offertes au concours d'entrée à l'Ecole des chartes correspondait au nombre de postes à pourvoir à la sortie des deux écoles d'application : l'ENSSIB (Ecole nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques), qui dépend du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, et complète la formation des archivistes paléographes sortis de l'Ecole des chartes, afin de leur donner le titre de conservateurs des bibliothèques ; l'Ecole nationale du patrimoine, placée sous la tutelle du ministère de la culture, et délivrant aux archivistes-paléographes le titre de conservateur du patrimoine, à l'issue de la formation complémentaire dispensée dans la section " archives " de l'Ecole. Le projet d'arrêté fixant le nombre de postes ouverts aux chartistes par l'ENSSIB prévoit, cette année, de réduire ce nombre à 12 postes. Par ailleurs, 11 chartistes sont assurés, d'entrer à la section " archives " de l'Ecole du patrimoine. Or les promotions de l'Ecole des chartes sont actuellement de 40 élèves ou plus. Faute d'un nombre suffisant de places dans les écoles d'application, 17 d'entre eux au moins risquent donc, en dépit d'une formation équivalente à celle de leurs collègues, de ne jamais pouvoir accédér aux professions auxquelles leurs études, longues et à la charge financière de l'Etat, les destinent directement. Pourrait-il être rapidement remédié à cette perspective déplorable en rétablissant une cohérence entre le nombre d'élèves sortant de l'Ecole des chartes et le nombre des places proposées à l'entrée des écoles d'application ?

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Réponse du ministère : Enseignement supérieur publiée le 30/03/1995

Réponse. - Les inquiétudes manifestées par les élèves de l'Ecole nationale des chartes résultent d'une inadéquation entre le nombre d'élèves sortant de l'Ecole nationale des chartes et celui des places offertes par l'Ecole supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques et par l'Ecole nationale du patrimoine. Pour éviter que persiste cette inadéquation, un examen conjoint des perspectives de recrutement par les différents établissements concernés est en cours avec les différents services et départements ministériels concernés. Les décisions fixant le nombre de places offertes aux concours de l'Ecole nationale des chartes prendront en compte ces éléments. Il est d'ores et déjà possible d'indiquer que le nombre des places pour les concours ouverts en 1995 sera fixé de manière à ce que les élèves sortant de l'Ecole nationale des chartes puissent effectivement accéder aux emplois auxquels leur formation les prépare. Par ailleurs, le décret no 90-404 du 16 mai 1990 portant statut particulier du corps des conservateurs du patrimoine prévoit, dans son article 5, parmi les différentes spécialités dans lesquelles peuvent exercer les conservateurs du patrimoine, la spécialité " bibliothèques du patrimoine ". Selon ce même article 5, la liste des bibliothèques dans lesquelles pourront être affectés les conservateurs du patrimoine relevant de cette spécialité est fixée par arrêté conjoint des ministres chargés de la culture et de l'enseignement supérieur ; un arrêté a été pris en ce sens, le 6 mai 1994. Les établissements sont : la bibliothèque de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts, la bibliothèque de l'Ecole du Louvre, la bibliothèque des musées nationaux, la bibliothèque d'archéologie (musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye), la bibliothèque du Musée national des arts asiatiques Guimet, la bibliothèque du Musée national des arts africains et océaniens, la bibliothèque du centre de recherche des m onuments historiques, la bibliothèque de la direction du patrimoine et la bibliothèque du Musée national d'art moderne (Centre national d'art contemporain Georges-Pompidou). Cette liste est donc strictement limitée aux bibliothèques spécialisées des musées abritant des collections à caractère muséographique ou des fonds iconographiques. Dans ces conditions, les missions des deux corps de conservation, patrimoine et bibliothèques, demeurent clairement distinctes et l'unicité du corps des conservateurs des bibliothèques n'est pas remise en cause.

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