Question de M. MOREAU Paul (La Réunion - RPR) publiée le 09/03/1995
M. Paul Moreau appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation qui prévaut dans l'académie de la Réunion. En effet, de jeunes stagiaires, lauréats du CAPLP2 Lettres-Histoire et Lettres-Anglais risquent fortement d'être titularisés en métropole dans le cadre du mouvement national des enseignants et ce parce que leurs disciplines ont été déclarées pléthoriques. Or il s'avère que, même si ces jeunes savent qu'ils ont passé un concours national, les perspectives de carrière au regard des besoins de l'académie de la Réunion assuraient aux lauréats une affectation dans leur île, jusqu'à ce qu'un Bulletin officiel paru après les épreuves écrites du concours de la session 1994 ne nie cette réalité. Il faut souligner le déficit criant en matière d'encadrement scolaire dans notre département, qui occupe la dernière place en France. Tenant compte de ces déficits graves, M. le Premier ministre a annoncé la création de 450 postes pour la rentrée 1995 dont plus de 150 postes de maîtres-auxiliaires. Mais il s'avère que la situation est telle aujourd'hui que les lauréats réunionnais (natifs ou d'adoption) se voient sanctionnés de leurs années d'efforts par un départ forcé, alors même que sont créés des postes précaires de non-titulaires. Cet état de fait dissuade dangereusement les jeunes formés à la Réunion de préparer les concours de l'éducation nationale. Enfin, plus grave encore, ces lauréats qui n'avaient pas été informés au moment des épreuves de leurs concours, ne peuvent envisager un départ qui impliquerait la remise en cause de leurs intérêts moraux et familiaux. Cette inquiétude pourrait se solder par un renoncement pur et simple à l'exercice de leur métier d'enseignant. Il lui demande donc de prendre toute la mesure de cette situation et souhaiterait connaître quelles dispositions il envisage pour assurer le rattrapage pluriannuel de l'académie de la Réunion en postes d'encadrement et pour mettre fin à la situation très difficile de ces jeunes stagiaires des lycées professionnels.
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