Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 02/11/1995

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre des anciens combattants et victimes de guerre sur l'importance que revêt, dans l'hitoire de notre pays, la date du 19 mars 1962. Elle lui fait observer que cette guerre d'Algérie de sept ans, quatre mois et dix-huit jours aura fait 30 000 morts français sur plus de trois millions d'hommes mobilisés, 300 000 blessés ou malades, que plusieurs centaines de milliers d'Algériens de tous âges ont été victimes de cette tragédie, que le départ du sol algérien de près d'un million de civils européens a constitué un drame pour ces personnes contraintes de quitter la terre où elles étaient nées pour la plupart, que des milliers de Harkis ont été abandonnés à leur destin. Elle lui demande s'il n'estime pas nécessaire que l'anniversaire du 19 mars 1962, ainsi que l'ont déjà décidé 14 000 conseils municipaux, trente-cinq conseils généraux, soit un moment de souvenir, émotion, dignité, fidélité, mais aussi de réflexion nationale et l'expression d'une détermination pour qu'un tel drame ne puisse plus jamais se reproduire. Elle lui demande quelles mesures il envisage pour que chaque 19 mars devienne officiellement journée nationale du souvenir.

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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 04/01/1996

Réponse. - La détermination d'une date pour célébrer la fin des combats en Algérie est une tâche délicate. Les concertations engagées entre les diverses associations d'anciens combattants d'Afrique du Nord n'ont pas permis d'aboutir jusqu'à présent à un accord pour la commémoration de la fin des hostilités de ce conflit. C'est pourquoi un libre choix de la journée du souvenir, afin de ne pas susciter d'opposition stérile parmi les organisations représentatives du monde combattant qui souhaitent célébrer ce souvenir, soit le 19 mars, date anniversaire du cessez-le-feu de 1962 en Algérie, soit le 16 octobre, date anniversaire du transfert à Notre-Dame-de-Lorette du Soldat inconnu d'Algérie, est actuellement en vigueur. D'autres dates ont également été proposées. Dans cette situation, les pouvoirs publics participent aux cérémonies commémoratives dans le respect d'une stricte égalité de traitement entre les associations attachées à l'une ou l'autre de ces journées de souvenir et de recueillement. Le représentant de l'Etat et les autorités militaires de rang correspondant sont présents et les honneurs militaires sont rendus par un détachement. Le Premier ministre a demandé au ministre délégué aux anciens combattants et victimes de guerre de rechercher, en concertation avec les associations d'anciens combattants d'Afrique du Nord, une date propre à célébrer la fin des combats en Algérie. Il s'agit d'une action qui nécessite beaucoup de réflexion. Le ministre s'entretient de ce sujet avec chacune des associations qu'il reçoit. Des parlementaires se sont également manifestés. L'idée d'un rattachement à l'une des grandes fêtes nationales paraît progresser. Peut-être également en viendra-t-on avec le temps à la célébration d'une sorte de " journée nationale du souvenir ". En tout état de cause, le ministre entend mener cette mission sans lui fixer actuellement d'échéance.

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