Question de M. AUTAIN François (Loire-Atlantique - SOC) publiée le 02/11/1995

M. François Autain attire l'attention de M. le Premier ministre sur les graves événements survenus le dimanche 8 octobre 1995. En effet, ce jour d'octobre dernier, sur un quai de la gare du Nord, d'importantes forces de police sont intervenues auprès de vingt-cinq élèves de nationalité danoise d'une classe de terminale du collège de Tarnby. Accompagnés de leurs professeurs, les jeunes gens portaient des maillots avec une inscription relative aux essais nucléaires décidés par le Président de la République. Ces jeunes personnes entendaient sans doute manifester leur opposition aux essais nucléaires d'une manière pacifique, calme et néanmoins résolue. Or les forces de police les en ont empêché et les jeunes Danois ont dû enlever leurs blasphématoires maillots. Il lui demande quels sont les ordres reçus par les policiers à nos frontières pour empêcher toutes sortes de manifestations pouvant porter atteinte à l'image du Président de la République. Il lui demande aussi s'il compte organiser la distribution, à nos frontières, dans l'espace Schengen, mais aussi dans les écoles, des maillots vantant la politique nucléaire de la France.

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Transmise au ministère : Intérieur


Réponse du ministère : Intérieur publiée le 28/12/1995

Réponse. - L'intervention le dimanche 8 octobre, Gare du Nord, de fonctionnaires de la sécurité publique de la préfecture de police, à l'arrivée d'un train en provenance de Hambourg fait suite à la présence dans le train d'une cinquantaine de lycéens danois, accompagnés par trois professeurs, portant des maillots hostiles au Président de la République et aux essais nucléaires. Un tel comportement, s'il est limité à la fantaisie d'un seul individu, pourrait être interprété comme un simple manque de courtoisie. Adopté par un groupe dans son ensemble, il a été perçu comme une manifestation de fait, non déclarée, donc illégale. Telle a été l'analyse des fonctionnaires de police qui, sensibilisés aux risques de manifestations antinucléaires dans la capitale, ont de leur propre initiative réagi. Après avoir invité ces jeunes gens à adopter une tenue vestimentaire plus conforme, ce qu'ils ont obtenu sans recourir à interpellation, les fonctionnaires de police, pour prévenir tout risque de manifestation, ont assuré l'accompagnement du groupe et sa surveillance aux abords de sa résidence hôtelière à Paris.

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