Question de M. PLASAIT Bernard (Paris - RI) publiée le 16/11/1995

M. Bernard Plasait attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la recherche sur la nécessité d'une formation des scientifiques à la déontologie de l'information scientifique et aux relations avec les médias. Cette formation devrait couvrir à la fois les aspects déontologiques et pratiques des relations avec les différents types de médias. Elle pourrait être dispensée par les services chargés de la communication des organismes et utiliser une charte déontologique qui reste à élaborer. Il lui demande donc de bien vouloir lui préciser ses intentions sur ce point.

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Réponse du ministère : Recherche publiée le 14/03/1996

Réponse. - Les quatre questions connexes posées par l'honorable parlementaire portent sur les différents aspects de la communication scientifique orientée vers un large public : formation des communicateurs, déontologie et lutte contre la désinformation. Une mauvaise communication peut en effet avoir de graves conséquences lorsqu'elle est susceptible de donner naissance à des inquiétudes hors de propos ou à des espoirs fallacieux. Les domaines de la santé ou des risques, qu'ils soient naturels ou dus aux activités humaines, sont particulièrement sensibles. Le secrétaire d'Etat à la recherche est très attaché à promouvoir une communication scientifique de qualité. Il estime que les chercheurs ont un rôle primordial à jouer dans la diffusion de l'information, que ce soit directement vers un large public ou vers les intermédiaires potentiels que sont les enseignants, les journalistes ou les médecins. Cette aptitude à communiquer au-delà du cercle étroit des spécialistes de leur discipline n'est pas l'apanage de tous les chercheurs mais, pour ceux qui en ont le goût et le talent, un effort doit être fait pour assurer leur formation. Le secrétaire d'Etat à la recherche incite les organismes de recherche à développer ces formations et à prendre en compte la contribution à la communication dans l'évaluation des chercheurs. La déontologie et le respect d'une éthique doivent constituer les bases de la communication hors du milieu scientifique. A cet égard, la décision prise par l'INSERM de créer un comité consultatif de déontologie et de communication scientifique est une démarche que soutient le secrétaire d'Etat à la recherche. Des initiatives de même nature seront encouragées dans d'autres établissements. Il convient de souligner que la charte de déontologie est un moyen parmi d'autres de responsabiliser les chercheurs sur les aspects éthiques de leurs missions, mais le plus important est de faire progresser les consciences de chacun sur ce sujet, sans nécessairement avoir recours à un document. S'agissant de la désinformation, dont certains mécanismes ont été analysés dans le rapport annuel du conseil supérieur de la recherche et de la technologie, il convient de mener une réflexion visant à en réduire les effets. Parmi les propositions qui figurent dans ce rapport, la suggestion d'un colloque national sur l'information scientifique et la désinformation paraît judicieuse pour sensibiliser les différents acteurs. Pour avoir l'impact souhaité, il sera nécessaire que ce colloque associe largement toutes les parties concernées. Un des meilleurs moyens de lutter contre la désinformation ou d'en réduire les effets est de promouvoir dans les médias des programmes d'information scientifique et technique de qualité, attrayants pour un large public. Le secrétaire d'Etat à la recherche a la volonté de contribuer à cette tâche de longue haleine : faire mieux pénétrer dans la culture des Français la démarche scientifique. Il est en effet de première importance, dans une société où les avancées rapides des sciences et des techniques contribuent tant aux évolutions, qu'un large public soit bien informé des progrès de la science, de ses enjeux, de ses conséquences prévisibles ainsi que de ses certitudes comme de ses doutes.

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