Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 08/02/1996

M. Serge Mathieu demande à M. le ministre de la culture de lui préciser dans quelles conditions s'effectuerait la disparition annoncée de la revue Monuments historiques, publiée par la Caisse nationale des monuments historiques. Cette décision semble mal perçue par deux éminentes institutions, le Comité français d'histoire de l'art et l'Association des professeurs d'histoire de l'art des universités, s'agissant d'une revue servie à 3 750 abonnés payants alors que la revue Monumental, lancée en décembre 1992 à un prix de revient nettement supérieur, continuerait sa parution bien qu'elle n'ait réussi qu'à fidéliser 400 abonnés payants. Il souligne que la revue Monuments historiques, fondée en 1936, est destinée au large public des amateurs cultivés et qu'elle a su, au long de sa longue histoire, allier érudition et vulgarisation, dossiers thématiques et informations pratiques. Il souhaiterait disposer de son point de vue quant à la décision de supression de cette revue.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 28/03/1996

Réponse. - L'honorable parlementaire à bien voulu interroger le ministre de la culture sur l'arrêt de la publication de la revue Monuments historiques. Le désengagement de la Caisse nationale, qui publiait la revue Monuments historiques depuis 1936, a été décidé pour deux raisons. D'une part, il apparaît que la nouvelle définition des missions de l'établissement, issue de la réforme du statut de la Caisse nationale opérée par le décret du 26 avril 1995, qui recentre strictement son activité sur la gestion et la mise en valeur des 107 monuments de l'Etat dont la gestion lui a été confiée, ne permet plus la publication d'une revue consacrée au patrimoine dans toute sa généralité. D'autre part, la Caisse nationale se trouve soumise pour 1996 et les années qui viennent à une contrainte budgétaire renforcée par la transformation en établissement public autonome du domaine de Versailles et des Trianons, qui l'a privée de quelque 40 millions de francs de recette, soit près de 15 p. 100 de ses ressources. Dans ces conditions, le coût excessif de la poursuite de l'exploitation de Monuments historiques, et notamment des investissements nécessaires à son éventuel redressement, ne peut plus être supporté par cet établissement public. Quant à la revue Monumental, elle s'inscrit dans la politique éditoriale de la Direction du patrimoine de publications scientifiques, au même titre que Terrain, pour l'ethnologie, ou que les études et ouvrages de l'inventaire général. La Caisse nationale joue vis-à-vis d'elle, en tant qu'éditeur exécutif, un rôle de prestataire de service pour le compte de l'Etat qui la prend en charge sur des lignes de crédit dont, compte tenu de sa nature, la revue Monuments historiques ne peut prétendre bénéficier. Afin de ne pas compromettre la poursuite de Monuments historiques, la Caisse nationale est en cours de discussion avec divers repreneurs privés pour leur céder le titre et la maquette. L'établissement demandera au candidat éventuellement retenu de s'engager à respecter la qualité éditoriale du titre, qui est ancien et jouit d'une bonne image.

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