Question de M. LAGOURGUE Pierre (La Réunion - UC) publiée le 25/07/1996

M. Pierre Lagourgue attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur la dégradation de la sécurité et des rapports sociaux à la Réunion. En effet, la délinquance, la violence (notamment les attaques à main armée), les délits liés à la drogue connaissent une hausse inquiétante, conséquence du très fort taux de chômage qui sévit dans l'île. Il lui demande de bien vouloir, d'une part, lui communiquer les chiffres établissant l'évolution de la délinquance et de la criminalité à la Réunion depuis cinq ans et, d'autre part, lui indiquer les mesures qu'il entend prendre en faveur d'un renforcement des moyens tant matériels qu'humains mis à la disposition de la police et de la gendarmerie, afin de rassurer la population et garantir la sécurité des personnes et des biens dans ce département d'outre-mer.

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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 05/09/1996

Réponse. - La délinquance observée à la Réunion depuis cinq ans s'établit comme suit :( NOTA Voir tableau page 2290 ). Cependant, les services de la sécurité publique ont été confrontés à une augmentation proportionnellement plus importante de la délinquance au cours de ces cinq dernières années puisque le nombre de faits constatés par les quatre circonscriptions de l'île a augmenté de 20 p. 100. La délinquance de voie publique, qui représente près de 67 p. 100 des faits constatés, a subi pendant la même période une hausse de 28 p. 100 et se caractérise par une forte évolution des faits de violence (vols à main armée + 175 p. 100, vols avec violence + 103 p. 100). C'est pourquoi, un effort tout particulier a été fait en matière de police. Il a d'abord porté sur les effectifs qui sont passés, tous services de police confondus, de 656 au 1er juin 1994 à 721 au 1er juin 1996 soit une augmentation de 9,9 p. 100 en deux ans. Le renforcement a surtout porté sur les services de sécurité publique, dont les effectifs sont passés de 311 au 1er janvier 1991 à 463 au 1er janvier 1994 et à 570 au 1er juin 1996, auxquels il convient d'ajouter vingt-neuf policiers auxiliaires, ce qui représente une augmentation de l'ordre de 85 p. 100 sur un peu plus de cinq ans. Ainsi, au regard du ratio police-population, la situation de la Réunion apparaît-elle comme relativement favorable puisque le ratio y est de 1 pour 322 alors que la moyenne métropolitaine est de 1 pour 458, d'autant que le taux de délinquance, qui est de 41,2 p. 1000, est très sensiblement inférieur à celui observé sur le territoire métropolitain, qui est de 63,2 p. 1000. Parallèlement à ces renforcements, les services de la sécurité publique ont été réorganisés en profondeur. Une quatrième section a été créée au sein de la compagnie départementale d'intervention ; le commissariat du Chaudron a été ouvert ; enfin, une sûreté départementale a été créée le 22 janvier 1996 afin de renforcer la lutte contre la délinquance de voie publique, les violences urbaines et le trafic de stupéfiants et l'efficacité des quatre brigades anti-criminalité. Ces efforts commencent à porter leurs fruits. Ainsi la délinquance, après avoir été stoppée en 1994, a reculé en 1995. Surtout, le nombre de mis en cause par les services de la sécurité publique a augmenté de 21 p. 100 en cinq ans, celui des gardés à vue de 18 p. 100 et le nombre de personnes écrouées de 71 p. 100. En tout état de cause, les efforts accomplis depuis cinq ans seront poursuivis afin que la tendance observée en matière de délinquance soit maintenue, voire amplifiée.

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