Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 05/12/1996

M. Serge Mathieu demande à M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation s'il peut confirmer, ou démentir, les informations selon lesquelles " la production nationale de pêche française ne couvre plus que la moitié des besoins du marché des consommateurs ".

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 06/02/1997

Réponse. - En 1995, la consommation totale de produits de la mer en France s'est élevée à 1,107 million de tonnes, ce qui représente une consommation de 19 kg/habitant. De son côté, la production nationale a atteint un niveau proche de 828 000 tonnes. Une comparaison de ces deux données tendrait à montrer que d'un strict point de vue arithmétique, la France couvre les trois quarts de sa consommation. Si l'on retire néanmoins de la production nationale la part des exportations (386 000 tonnes), tout en y intégrant les importations (885 000 tonnes), on obtient un tout autre rapport. La production française ne couvre en effet plus dans ces conditions que le tiers de sa consommation apparente. Ce bilan illustre dans notre pays, mais aussi chez nos voisins de l'Union européenne, une progression constante ces dernières années de la demande de produits de la mer. Cette évolution trouve son origine dans plusieurs facteurs. En période de crise, la baisse du prix de certains produits importés, tels que le saumon ou les crevettes, a dynamisé fortement les achats des consommateurs sensibles, par ailleurs, aux qualités diététiques du poisson et à son image de produit naturel. Dans le même temps, et bien qu'en progression, la production nationale a évolué dans des proportions nécessairement plus limitées. Les ressources des eaux communautaires sont en effet, à quelques rares exceptions près, déjà pleinement exploitées. Pour remédier à ce déséquilibre, le Gouvernement agit dans plusieurs directions qui visent à assurer une meilleure valorisation de la production française. C'est ainsi que pour promouvoir la consommation de produits de la mer débarqués par nos flotilles, le fonds d'intervention et d'organisation des marchés des produits de la pêche maritimes et des cultures marines (FIOM) cible en priorité ses actions de promotion sur le poisson frais. D'autres actions sont menées dans le même sens, en collaboration avec les organisations de producteurs, notamment dans le domaine de la prévision des apports ou en faveur de l'amélioration de la qualité des produits. Ces efforts ont commencé à porter leurs fruits puisque les données provisoires pour l'année 1995 font apparaître une évolution positive des achats notamment de cabillaud, de merlan et de lieu noir. La loi d'orientation pour la pêche propose de franchir une nouvelle étape en instaurant notamment de nouvelles règles de gestion de la ressource. Ce texte prévoit en effet la possibilité de confier aux organisations de producteurs, déjà chargées de la mise en marché des produits, le soin de mettre en oeuvre des plans de capture. Cet élément, en permettant une meilleure adaptation de l'offre à la demande, constituerait une avancée importante pour la valorisation de la production française.

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