Question de Mme BRISEPIERRE Paulette (Français établis hors de France - RPR) publiée le 23/10/1997

Mme Paulette Brisepierre attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la vive préoccupation et l'inquiétude de la communauté française suscitée par l'annonce d'un redéploiement des forces françaises en Afrique installées sur le continent africain. A plusieurs reprises, le Gouvernement a annoncé qu'il souhaitait revoir le dispositif militaire de la France en Afrique, ainsi que certains des accords de défense la liant à des pays de ce continent. Il s'agirait notamment de concentrer les troupes françaises sur quatre bases : Dakar (Sénégal), Libreville (Gabon), N'Djamena (Tchad) et Abidjan (Côte d'Ivoire) ; notre base en Centrafrique, particulièrement remarquable et efficace, serait abandonnée. La crise congolaise du 8 juin dernier a pourtant mis en évidence le rôle fondamental de l'armée française dans la procédure de protection et d'évacuation d'urgence des ressortissants français. Grâce à l'efficacité et au professionnalisme de nos soldats, plus de 2 000 personnes, françaises et étrangères, ont pu être évacuées de Brazzaville sans affrontement avec les troupes locales et beaucoup de nos compatriotes ont eu la vie sauve grâce à leur dévouement et à leur rapidité d'intervention. Compte tenu du redéploiement envisagé, elle lui demande quelles sont les mesures de remplacement prévues pour assurer et garantir la sécurité des communautés françaises, sécurité plus que jamais à l'ordre du jour avec l'extension des combats au Congo et les menaces qui pèsent sur Pointe-Noire où son regroupés de très nombreux Français. Elle rappelle qu'elle a alerté à plusieurs reprises le Gouvernement, tant au sein de la commission des affaires étrangères du Sénat que directement, en demandant que les troupes qui sont intervenues à Brazzaville restent à proximité de Pointe-Noire pour protéger nos compatriotes, les graves événements qui se produisent actuellement étant prévisibles depuis la chute de Brazzaville.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 11/12/1997

Réponse. - Le Gouvernement s'associe à l'hommage formulé par l'honorable parlementaire à l'égard des troupes françaises, pour leur dévouement et leur rapidité d'intervention, lors de l'évacuation d'urgence des ressortissants français et étrangers de Brazzaville. Cette opération a pu être prolongée par des évacuations ponctuelles, lors de l'extension des combats à l'intérieur du Congo. Ces interventions ont été conduites avec le même succès que celles menées en juin 1997. Il est souligné que l'ensemble de ces actions a pu se dérouler alors même que la France n'a jamais entretenu de troupes permanentes au Congo-Brazzaville. Les évacuations ont été réalisées par des forces projetées à partir de bases situées dans d'autres pays du continent africain. C'est ce concept qui préside actuellement au redéploiement du dispositif militaire de la France en Afrique. Ainsi, à partir de cinq bases situées à Dakar (Sénégal), Libreville (Gabon), N'Djamena (Tchad), Abidjan (Côte d'Ivoire) et Djibouti, les troupes françaises, entièrement professionnalisées et dotées de moyens de projection renforcés, continueront d'être en mesure d'assumer la protection et l'évacuation d'urgence des ressortissants français du continent africain, dans les mêmes conditions d'efficacité que celles qui viennent de présider aux évacuations au Congo-Brazzaville.

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