Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 12/02/1998

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les préoccupations exprimées par les ergothérapeutes. En effet, l'un des nouveaux métiers mentionné par la loi relative au développement d'activités pour l'emploi des jeunes est dénommé " accompagnateur de personnes dépendantes ". La définition de ce nouveau métier inclut le fait de " faciliter la réinsertion lors de la sortie de l'hôpital. Il s'agit de faire fonction de lien entre l'hospitalisation complète et le retour à domicile : organisation du retour, préparation du domicile, rendez-vous avec les équipes d'intervention à domicile, installation du malade, surveillance les premiers jours, notamment la nuit. Ce métier comprend également une fonction d'aide à la résolution des problèmes matériels (appareillage, transport, logement), administratifs et sociaux de la personne ". Or, certains de ces termes font partie de la définition des actes professionnels des ergothérapeutes (décret no 86-1195 du 21 novembre 1986). Le nouveau décret risque donc d'être en contradiction avec le code de la santé publique, qui prévoit même des sanctions pénales en cas d'exercice illégal de l'ergothérapie. Il lui demande, en conséquence, quelles mesures elle envisage de prendre pour éviter que ne s'installe un risque de situations qui pourraient se révéler aussi préjudiciables aux bénéficiaires qu'aux personnels compétents.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 16/04/1998

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention de madame la ministre de l'emploi et de la solidarité sur les conséquences du programme " nouveaux services-nouveaux emplois " sur les activités de certains professionnels, notamment les ergothérapeutes. Comme cela a été indiqué dans la circulaire du 24 octobre 1997 relative à la mise en uvre du programme précité, les emplois créés pour les jeunes bénéficiaires de ce programme ne doivent en aucun cas se substituer à des emplois déjà existants du secteur public ou du secteur privé. C'est un point sur lequel il a été demandé aux préfets d'être particulièrement vigilants. Cette exigence de non-substitution aux emplois existants et notamment aux emplois relevant de professions réglementées a été rappelée, s'agissant des professions médicales, paramédicales et sociales, dans la circulaire du 12 février 1998 relative à la mise en place du programme " nouveaux services-nouveaux emplois " dans les secteurs sanitaire et social. Par ailleurs, il convient de rappeler qu'il n'y a pas de liste officielle de métiers qui bénéficient de l'aide de l'Etat dans le cadre de ce dispositif. Les 22 métiers repris au mois d'août dans un quotidien du soir n'avaient de valeur que d'exemple. L'objectif est bien de répondre aux vrais besoins là où ils s'exprime. Ce sera donc aux préfets, dans le cadre des instructions qui leur sont données, de valider les projets. L'activité évoquée vise à répondre aux besoins importants d'accompagnement de personnes dépendantes, notamment après une hospitalisation. Il s'agit d'organiser leur retour dans de bonnes conditions, de préparer leur domicile, de prendre rendez-vous avec les professions spécialisées, de prendre en compte les besoins de transports, enfin de résoudre des problèmes matériels, administratifs et sociaux. Cette activité est ainsi complémentaire du travail social et elle n'interfère pas avec des professions de santé réglementées comme les ergothérapeutes.

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