Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 19/02/1998

Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur le fait que de nombreux jeunes, bénéficiaires des emplois-jeunes dans l'éducation nationale, démissionnent de leur poste de travail. Si une majorité de ceux qui bénéficient d'un emploi-jeune sont satisfaits de pouvoir accéder enfin à une première expérience professionnelle stable, malgré tout une part importante de ces jeunes est déçue. Ainsi, à Paris, il y aurait 200 démissions sur les 647 postes d'aides éducateurs créés dans le primaire et le secondaire (500 dans les écoles et 147 dans les collèges) en novembre. Ce mouvement se confirmerait au niveau national. Ces jeunes seraient inquiets quant à leur avenir et finiraient par démissionner de leurs postes afin de trouver un emploi plus prometteur par rapport à leurs qualifications (de bac p 2 à bac p 4) et leurs aspirations. En effet, la formation dispensée et les tâches de travail exercées ne se tourneraient pas assez vers une implantation durable dans le monde du travail, ce à quoi pourtant ces jeunes aspirent à une immense majorité. Par ailleurs, il semblerait que beaucoup d'autres jeunes qui pourtant sont tout autant concernés par ce dispositif se sentent exclus de celui-ci. Une campagne d'information inadéquate en serait la cause. L'objectif que s'est assigné le Gouvernement est le chiffre de 150 000 emplois-jeunes pour la fin 1998. Fin janvier environ 40 000 emplois-jeunes ont été créés, dont les trois quarts dans l'éducation nationale. La loi permet un bilan du dispositif chaque fin d'année. Mais peut-on attendre la fin de l'année 1998 pour apporter les corrections immédiates nécessaires à la réussite du dispositif des emplois-jeunes ? Pour toutes ces raisons elle lui demande quelles sont les informations concernant ces démissions dont son ministère est en possession. Il serait également utile de faire le point sur le processus d'intégration en général. Elle lui demande enfin ce qu'il compte entreprendre pour apporter le plus rapidement possible les corrections nécessaires à la réussite des emplois-jeunes dans l'éducation nationale.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 30/07/1998

Réponse. - Si quelques bénéficiaires d'emplois-jeunes, recrutés pour exercer des fonctions d'aide-éducateur dans les établissements scolaires, ont pu démissionner, le nombre de ces démissions reste très limité et l'intérêt manifesté par les jeunes pour ces emplois demeure important. Il est rappelé que les aides-éducateurs sont recrutés sur la base de diplômes allant du baccalauréat au niveau Bac p 2, et très rarement à un niveau supérieur susceptible, indépendamment du dispositif " emplois-jeunes ", d'offrir des débouchés très prometteurs. Par ailleurs, les critères de sélection retenus ont souvent conduit à privilégier les candidats justifiant d'une expérience ou d'une motivation particulière pour l'encadrement des enfants. Ainsi, bien qu'il soit encore trop tôt pour porter une appréciation d'ensemble sur ce point, il semble que d'une manière générale les aides-éducateurs éprouvent une satisfaction réelle d'avoir trouvé un emploi et de se sentir utiles aux enfants. S'agissant de la situation à Paris, il n'y a pas eu 2000 " démissions " d'aides-éducateurs. Ce chiffre inclut le cas des jeunes qui avaient fait acte de candidature et n'ont pas donné suite, avant toute prise de fonction et même avant tout entretiens d'embauche, et d'autres qui ont trouvé un autre emploi ce dont on ne peut que se réjouir. En ce qui concerne la formation et les persepectives professionnelles sur lesquelles doivent déboucher les emploi-jeunes, les dispositifs d'accompagnement se mettent en place dans les académies. Le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie par une circulaire du 30 mars 1998 a demandé aux recteurs de prendre un certain nombre de mesures visant à developper la formation des aides- éducateurs et à les aider dans la mise en uvre de leur projet professionnel. Elle prévoit notamment la signature de conventions entre recteurs et universités pour déterminer les conditions de la participation de l'université à la formation des aides-éducateurs. La même démarche est menée avec les IUFM et avec certains organismes de formation relevant des ministères de la culture et de la jeunesse et des sports, le financement de cette formation étant assuré par l'Etat.

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