Question de M. LE JEUNE Edouard (Finistère - UC) publiée le 09/04/1998

M. Edouard Le Jeune attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur les inquiétudes exprimées par le syndicat départemental de la boucherie et boucherie-charcuterie, traiteurs du Finistère au sujet de la taxe sur les achats de viande destinée au financement du service public de l'équarrissage mis en place à la suite de l'épidémie d'encéphalopathie spongiforme bovine rencontrée en 1996, pour la destruction des matières considérées à haut risque dans les abattoirs et l'enlèvement des cadavres sur les élevages. Les bouchers et charcutiers français ont déjà contesté cette taxe qui leur était imposée alors que leur responsabilité n'était pas engagée dans cette affaire. Or, il semblerait que le Gouvernement envisage d'instaurer une taxe additionnelle destinée à financer la mise aux normes européennes des établissements d'équarrissage et le retraitement des stocks de farines de viandes et d'os produites en dehors de ces normes de traitement thermique (133,3o bars pendant vingt minutes). Les bouchers et charcutiers dénoncent l'injustice flagrante que représenterait ce projet de taxe additionnelle pour une profession déjà durement touchée par la crise de la " vache folle ". Il lui demande, en conséquence, quelles mesures il envisage de prendre afin de permettre à ces professionnels de sortir du champ d'application de cette taxe.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 06/08/1998

Réponse. - La taxe sur les achats de viande a été instituée pour financer le service public d'équarrissage créé par la loi nº 96-1139 du 26 décembre 1996 relative à la collecte et à l'élimination des cadavres d'animaux et des déchets d'abattoirs et modifiant le code rural. La création de ce service public est un élément essentiel de la sécurité alimentaire, les garanties ainsi apportées aux consommateurs contribuent à restaurer la confiance, ce dont bénéficie l'ensemble de la filière. Pour le financer, le Parlement a choisi d'instaurer une taxe sur les achats de viandes qui ne pénalise ni les éleveurs ni les petits commerçants. Un large débat a eu lieu sur le niveau de la taxe à retenir et sur les seuils d'exonération. Le seuil retenu de 2,5 millions de francs du chiffre d'affaires annuel doit exonérer, selon les statistiques de l'INSEE et du SCEES, 90 % des boucheries-charcuteries et 87 % des charcuteries. De plus, pour ne pas toucher les détaillants dont l'activité " viande " est marginale, un seuil mensuel de 20 000 F d'achats de viande hors taxe a été introduit. Enfin, le niveau de taxation n'est que de 0,5 % lorsque les achats sont inférieurs à 125 000 F par mois, alors qu'il est de 0,9 % au-delà. La plupart des bouchers sont donc exonérés, ou n'ont à payer qu'un montant modeste. Par ailleurs, pour mettre la France en règle avec les dispositions européennes, il a été décidé, en février 1998, de ne plus autoriser la mise en marché des farines animales non conformes aux dispositions de la décision nº 96/449 CE (133 ºC - 3 bars - 20 mn). Les installations françaises concernées sont en cours d'équipement pour produire selon cette norme, mais ne sont pas toutes opérationnelles aujourd'hui. Durant une période transitoire, il est donc nécessaire de détruire ou de retraiter les farines non conformes. La taxe additionnelle permettra d'indemniser en partie ces opérations. Son application sera réduite dans le temps jusqu'au 31 décembre 1998. De plus, le seuil d'exonération a été porté, par l'Assemblée nationale, à 3,5 millions de francs de chiffre d'affaires. Les bouchers ne seront donc concernés par cette taxe additionnelle que marginalement et en tout état de cause pour un court laps de temps. Enfin, il convient de préciser que cette taxe ne servira pas au financement de la mise aux normes des usines de fabrication de farines animales, qui bénéficiera d'une aide sur des crédits de l'OFIVAL et du FEOGA.

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