Question de M. DUGOIN Xavier (Essonne - RPR) publiée le 07/05/1998

M. Xavier Dugoin appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le climat d'insécurité qui règne dans un certain nombre de quartiers en Essonne et, tout particulièrement, à Etampes. En effet, les incidents dans le quartier de Guinette se sont multipliés depuis quelques mois et le dernier week-end d'avril a été particulièrement " agité " (vol de voitures, incendies, attaque d'un café à la voiture bélier). Les élus locaux n'ont naturellement pas attendu cette flambée de violence pour s'inquiéter de l'évolution de la situation. Malheureusement, les demandes de renfort des effectifs du commissariat d'Etampes n'ont pas abouti. Il semble donc que des renforts d'effectifs permettraient de lutter plus efficacement contre ces formes de délinquance qui deviennent de plus en plus insupportables pour les habitants du quartier et qui risquent un jour ou l'autre d'engendrer un nouveau fait divers tragique et irréparable. Aussi, souhaite-t-il que le Gouvernement prenne des mesures afin de renforcer la sécurité dans le quartier de Guinette à Etampes.

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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 25/06/1998

Réponse. - Le 1er janvier 1998, les effectifs de police de sécurité publique affectés dans le département de l'Essonne étaient de 1 739 fonctionnaires. Ce chiffre est supérieur de 6,56 % à celui (1 632) du 1er janvier 1993. Pour la même période de référence, le potentiel en gradés et gardiens de la paix a été augmenté de 35 fonctionnaires et le nombre de policiers auxiliaires a cru de 55 à 122, soit une augmentation de 121,82 %. Pour ce qui concerne la circonscription de sécurité publique d'Etampes, elle a enregistré un gain de 3 éléments depuis le 1er janvier 1993 et dispose aujourd'hui de 70 fonctionnaires. Le Gouvernement conduit une politique affirmée de redéploiement des forces de police dans les secteurs où elles sont le plus nécessaires. L'augmentation du potentiel en personnels de police des départements sensibles se poursuit, notamment par des affectations en sorties d'écoles. Ainsi, depuis le 1er janvier 1998, le département de l'Essonne a reçu 130 gardiens de la paix stagiaires. Ce département bénéficiera en 1998 de l'affectation de 220 adjoints de sécurité dont les 136 premiers éléments sont déjà recrutés et en service dans les circonscriptions. Cette nouvelle catégorie de personnels facilitera le redéploiement de fonctionnaires. L'apport de jeunes Essonniens au titre des emplois locaux de sécurité favorisera un renforcement des actions de prévention, d'accueil et de conseil. S'agissant de la délinquance, on relève dans ce département une augmentation de 1,19 % des faits élucidés, significative des actions entreprises pour identifier et interpeller les auteurs de délits. A cet égard, pour mieux lutter contre les violences urbaines, la police nationale s'applique à optimiser les moyens mis à sa disposition en associant aux forces mobiles en sécurisation dans les quartiers sensibles les unités spécialisées départementales dont la compétence territoriale est élargie et qui sont aptes désormais à répondre efficacement à la mobilité des délinquants. En ce qui concerne plus particulièrement le quartier de la Guinette, abritant une population de 6 400 habitants, il constitue une zone difficile qui connaît des actes de violence impliquant en particulier des mineurs. Bien que n'étant pas le quartier le plus criminogène de la ville, mais afin de répondre à la progression des délits commis de nuit qui constituent 60 % des faits constatés dans ce secteur, une brigade de 12 fonctionnaires et une brigade anti-criminalité travaillant exclusivement la nuit y ont été implantées. Pour autant, les événements auxquels fait référence l'honorable parlementaire montrent bien, s'il en était besoin, que la lutte contre la délinquance et le traitement du sentiment d'insécurité ne sauraient se concevoir exclusivement en termes d'augmentation des ressources humaines. La mise en place d'une réelle politique contractuelle engagée avec la procédure nouvelle des contrats locaux de sécurité, à l'exemple de celui en cours de discussion à Etampes, devrait, à l'instar de ceux en cours de réalisation à Corbeil, Evry, Massy, Montgeron, Les Ulis et Vigneux-sur-Seine, favoriser l'émergence d'initiatives répondant mieux que dans le passé aux besoins de sécurité des populations et amplifier l'inflexion de la délinquance qui a enregistré en 1997 une baisse de 4,82 % dans l'Essonne et de 13,97 % à Etampes.

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