Question de M. MAMAN André (Français établis hors de France - NI) publiée le 18/06/1998

M. André Maman appelle l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur le programme cadre, présenté par la commission européenne aux ministres des Etats membres de l'Union européenne, portant sur la valorisation des activités culturelles, secteur qui représente un important gisement d'emplois. Il lui rappelle, en effet, que l'Europe dispose d'un potentiel important de création d'emplois dans le secteur des activités culturelles (patrimoine, musique, spectacles, arts, littérature, presse, audiovisuel). Par exemple, on estime que plus de deux millions de nouveaux postes devraient être créés d'ici à la fin de la décennie dans le secteur touristique (visites de musées, de monuments historiques et de sites archéologiques), et ce en vertu de la qualité du patrimoine culturel européen. De surcroît, la valorisation du patrimoine représente une activité rentable, et loin de constituer un coût systématique pour la collectivité, les dépenses culturelles représentent souvent un investissement rentable à long terme (source de rentrées fiscales et de création d'emplois, comme en témoigne, par exemple, le cas du salon de la bande dessinée d'Angoulême). Fort de ce constat, la Commission européenne a présenté au ministre des Quinze, le 28 mai dernier, un programme cadre visant à améliorer l'exploitation du potentiel d'emplois du secteur culturel européen. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer la position que son ministère entend défendre à l'égard de ce programme, qui devrait permettre, s'il était adopté, de dynamiser le secteur des activités culturelles, qui reste une chance pour l'emploi.

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Transmise au ministère : Culture


Réponse du ministère : Culture publiée le 10/06/1999

Réponse. - A la suite d'une demande du Conseil des ministres de l'Union européenne du 30 juin 1997, et après une phase de consultation approfondie, la Commission européenne a déposé le 28 mai 1998 une proposition d'instrument unique de financement et de programmation pour la coopération culturelle intitulée " Culture 2000 ". Ce programme-cadre, regroupant l'ensemble des coopérations communautaires dans ce domaine correspondant aux programmes " Kaléidoscope ", " Ariane " et " Raphaël " actuels, serait établi pour cinq ans (2000-2004). Comme les instruments auxquels il est appelé à succéder, il est fondé sur l'article 128 du traité de Maastricht (article 151 CE futur), qui donne compétence à l'Union européenne dans le domaine de la coopération culturelle. Conformément à cet article, la Communauté n'a pas vocation à se substituer aux Etats membres dans leurs responsabilités culturelles. Elle s'efforce d'appuyer et de compléter leur action pour contribuer à l'épanouissement des cultures des Etats membres, dans le respect de leur diversité, mettre en valeur les caractéristiques communes des cultures européennes et inciter les opérateurs culturels des différents Etats membres et des pays tiers à coopérer entre eux. Pour autant, il est nécessaire de rappeler que les programmes précités ne constituent qu'une partie de l'intervention communautaire dans le domaine de la culture. Outre le soutien à l'audiovisuel, de nombreux instruments financiers sont en effet susceptibles d'être utilisés par les opérateurs culturels, sans être spécifiquement dédiés à la culture, que ce soit en matière de politiques de la recherche, de la formation et de l'éducation, de l'environnement et du tourisme, de la politique de cohésion régionale et sociale avec les fonds structurels, de la politique des relations extérieures, notamment. Sans que les apports financiers pour la France dans le domaine de la culture puissent être évalués avec précision, on peut estimer que les montants en jeu, et donc leur contribution à l'emploi dans le domaine de la culture, sont considérablement plus élevés que les programmes de coopération culturelle stricto sensu. Le ministère de la culture et de la communication milite pour donner à la coopération culturelle toute l'importance qu'elle mérite. Il a pris une part active à la préparation de la proposition de la Commission, en réunissant des professionnels sur ce thème à plusieurs reprises, puis en participant de façon constructive à la négociation de cette proposition. Il porte une appréciation positive sur son contenu, qui permettra de décloisonner les disciplines, améliorer les effets structurants en limitant la dispersion des financements, alléger la gestion, tout en marquant la nécessité de mieux prendre en compte la culture dans les autres politiques communautaires. Il s'est donné les moyens d'informer largement les professionnels de la culture des possibilités offertes par les financements européens, notamment en publiant un guide Les financements culturels européens, Bruxelles mode d'emploi " diffusé par la Documentation française, et en finançant le Relais culture Europe, association destinée à diffuser l'information auprès des professionnels et à leur donner une assistance technique dans la constitution de leurs dossiers de demande.

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