Question de M. CHABROUX Gilbert (Rhône - SOC) publiée le 17/09/1998

M. Gilbert Chabroux attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la place de la langue française au sein des réseaux informatiques internationaux. En effet, à l'heure actuelle, les " autoroutes de l'information " se développent et concourent à la naissance d'un monde global redimensionné. Dans ce contexte, le développement de support de communication informatique permettant de promouvoir l'usage du français dans le monde et plus particulièrement auprès de la communauté francophone apparaît comme une nécessité. En conséquence et devant les enjeux importants que représente l'usage de notre langue au sein des autoroutes de l'information, il lui demande quelle mesure le ministère compte adopter afin de promouvoir le français.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 03/12/1998

Réponse. - Le ministère des affaires étrangères est pleinement conscient des enjeux des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ces technologies représentent une " nouvelle donne " pour notre politique culturelle extérieure. A travers la numérisation des données, elles permettent d'acheminer en n'importe quel point du monde, de façon quasi instantanée et à très faible coût, l'écrit, le son et l'image. Grâce à l'interconnexion des réseaux, des solidarités comme celles qui s'expriment à travers la francophonie peuvent trouver une nouvelle expression. Ainsi, la France et la francophonie ont beaucoup à gagner de ces nouvelles technologies : elles contribuent à remettre à l'ordre du jour les notions de service public (enseignement) ; elles rétablissent une plus réelle égalité dans la diffusion des produits culturels ; elles font appel aux contenus et donc favorisent les créateurs et ceux qui disposent d'un véritable patrimoine. Le ministère des affaires étrangères s'est donc attaché à promouvoir, selon les préoccupations exprimées par l'honorable parlementaire, une politique active sur ces réseaux. Compte tenu de leur spécificité (décentralisation et multiplicité des acteurs), cette politique s'exprime à trois niveaux : 1º L'action qu'il mène en propre, à travers la présence sur Internet du site " diplomatie.fr " et des sites des postes diplomatiques et consulaires. Le site " diplomatie.fr " contient une réelle richesse de contenus, allant de l'information en direction de la presse et du grand public jusqu'à des domaines très spécialisés et des fonctionnalités originales (par exemple site de l'adoption internationale ; téléchargement des appels d'offres internationaux de recherche). La fréquentation de ce site témoigne de son succès ; 2º Vis-à-vis de ses partenaires et opérateurs, le département mène une action de sensibilisation et d'accompagnement afin d'inciter chacun d'entre eux, selon son métier, à utiliser au mieux les possibilités des nouvelles technologies. Ainsi : dans l'audiovisuel, les sites Internet de RFI, TV5 et TVFI prolongent et amplifient la rénovation de notre politique audiovisuelle extérieure ; dans le domaine de la formation, les sites du CIES et de l'agence Edufrance accompagnent la politique de promotion des formations supérieures voulue par le Gouvernement ; une opération significative est en préparation à travers l'agence pour la diffusion de l'information technologique (ADIT) pour la mise en réseau des scientifiques étrangers ayant étudié en France ; 3º Plus généralement, en direction des acteurs francophones de l'Internet, la mise en uvre du fonds francophone des inforoutes, décidée par le sommet de Hanoi en novembre 1997 est à présent concrétisée. D'un montant global de 40 MF (dont 21,5 MF apportés par la France), ce fonds cofinance des projets présentés par divers opérateurs répondant à un appel d'offre sur des critères précis. Près d'une dizaine de projets ont déjà été retenus, parmi lesquels : le Forum francophone des affaires, le réseau de formation à distance RESAFAD, la banque de données juridiques et judiciaires... Enfin, le rapport demandé par le premier ministre à M. Patrick Bloche, député, relatif aux nouvelles technologies et à la francophonie devrait enrichir la réflexion sur ces enjeux et apporter des pistes nouvelles. Le ministère des affaires étrangères compte apporter une contribution active aux suites qui résulteront de ce rapport.

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