Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 01/10/1998

Mme Nicole Borvo attire l'attention de M. le secrétaire d'Etat à la santé sur le fait que les conditions de travail praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs se sont dégradées. Cette dégradation des conditions de travail semble être la conséquence de plusieurs phénomènes, et notamment : d'amplitudes horaires de travail d'affilée et hebdomadaires très excessives ; du manque de moyens pour appliquer le décret sécurité en anesthésie (décret nº 94-1050) ; d'une exigence de qualité et de sécurité tout à fait légitime des patients. En France, chaque année, huit millions d'anesthésies sont assurées par 8 500 médecins anesthésistes réanimateurs chirurgicaux. Cette dégradation des conditions de travail entraîne une désaffection préoccupante pour le renouvellement des effectifs médicaux dans cette spécialité. Si la tendance actuelle se poursuit, il ne resterait à l'horizon 2010 que 6 000 anesthésistes sur tout le territoire français, alors que chaque Français passera en moyenne tous les sept ans sur la table d'opération. Pour toutes ces raisons, elle lui demande ce qu'il compte faire afin de mettre en oeuvre le repos sécurité d'une manière satisfaisante et de se donner les moyens d'appliquer réellement le décret sécurité en créant les postes nécessaires, évitant ainsi une pénurie d'anesthésistes au début du xxie siècle.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 18/02/1999

Réponse. - L'honorable parlementaire a bien voulu attirer l'attention du secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les conditions de travail des médecins anesthésistes-réanimateurs et sur la désaffectation qu'elles induisent pour cette spécialité. L'analyse des conditions de travail d'un certain nombre de médecins hospitaliers et, notamment des anesthésistes-réanimateurs, et leurs conséquences sur l'attractivité de ces spécialités, ont conduit la ministre de l'emploi et de la solidarité et le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale à annoncer un certain nombre de mesures. Ainsi un repos de sécurité à l'issue des gardes sera progressivement mis en place dès le 1er semestre de l'année 1999 ; de nouvelles modalités d'organisation seront également recherchées dans les services où le travail médical continu est requis. Pour permettre la mise en uvre de ces mesures, des créations d'emplois médicaux ont été décidées : 600 postes d'assistants spécialistes seront ainsi créés sur trois ans, des postes de praticiens hospitaliers seront également créés. D'autre part, pour permettre une meilleure adéquation entre les besoins de renouvellement de certaines spécialités médicales et la formation des spécialistes, trois nouvelles spécialités vont être individualisées pour le prochain concours d'internat : l'anesthésie-réanimation, la gynécologie-obstétrique et la pédiatrie. Ces différentes mesures doivent être de nature à améliorer les conditions de travail des médecins, et également à renforcer la sécurité des patients.

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