Question de M. DUGOIN Xavier (Essonne - RPR) publiée le 12/11/1998

M. Xavier Dugoin appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les risques d'abandon du projet " Soleil ". En effet, le délégué général de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR) laisse entendre que le Gouvernement aurait, d'ores et déjà, décidé d'abandonner le programme visant à l'installation d'un équipement d'analyse structurale de haute performance, dit " synchrotron ". L'ensemble des partenaires essonniens concernés, la communauté scientifique de Saclay, les élus départementaux et les acteurs économiques se sont engagés, de longue date, pour la réalisation du projet " Soleil " sur le Plateau de Saclay, tant cet équipement se révèle nationalement indispensable à la qualité de la recherche scientifique française et s'inscrit, localement et historiquement, dans un cadre totalement approprié. Le département de l'Essonne et la région Ile-de-France ont accepté de co-financer la réalisation de ce projet, en Essonne, à hauteur de 675 millions de francs, conscients de l'importance d'un tel programme. Aussi, demande-t-il au Gouvernement de confirmer son attachement à la réalisation du projet " Soleil " et à l'installation du synchrotron sur le Plateau de Saclay.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 20/01/2000

Réponse. - Le synchrotron de 3e génération Soleil, dont l'éventuelle localisation sur le territoire national n'avait pas fait l'objet d'un arbitrage, ne sera pas construit en France. Cela étant, l'importance de la technique du rayonnement synchrotron n'a jamais été remise en question. Il n'en demeure pas moins que le coût réclamé pour la construction d'un tel équipement était disproportionné au regard des autres priorités de la recherche nationale, et ne pouvait être supporté par la France seule. Le choix fait en faveur du projet Diamond en Grande-Bretagne répond aux orientations prises par le Gouvernement lors des deux comités interministériels de la recherche scientifique et technique (CIRST) réunis à Paris les 15 juillet 1998 et 1er juin 1999. Aux termes de ces réunions, il a été décidé de ne plus construire en France de très grands équipements qui ne seraient pas conçus préalablement à l'échelle européenne, non seulement pour des raisons d'économie, mais aussi pour intensifier la coopération entre chercheurs. Le projet Diamond s'appuiera sur les acquis techniques de l'avant-projet Soleil et permettra de mettre en contact les chercheurs français avec leurs collègues britanniques, dont l'éminence dans le domaine de la physique nucléaire est reconnue par l'attribution de nombreux prix Nobel. Par ailleurs, des discussions sont en cours avec l'Allemagne, l'Italie et la Suisse pour offrir aux chercheurs français qui utilisent le rayonnement synchrotron d'autres opportunités d'accès à des équipements lourds.

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