Question de M. DUGOIN Xavier (Essonne - RPR) publiée le 12/11/1998

M. Xavier Dugoin attire l'attention de Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire sur la situation des personnes handicapées mentales et de leurs familles. Depuis 1989, l'Etat a créé des milliers de places en centres d'aides par le travail, en ateliers protégés, en maisons d'accueil spécialisées... Cependant, et les associations travaillant auprès des familles d'handicapés s'en font l'écho, les moyens mis en place sont insuffisants, notamment en Essonne. En effet, de très nombreuses familles continuent d'attendre la réponse qui leur est nécessaire pour assurer le placement de leur enfant handicapé. De l'avis des associations, cela est surtout dû au manque de dotation en poste des établissements d'éducation spéciale qui ne jouissent pas d'une reconnaissance suffisante, à l'inadaptation au handicap mental des classes d'intégration scolaire... et, d'une manière plus générale, au manque de collaboration entre l'éducation nationale et les affaires sociales. Aussi demande-t-il au Gouvernement de bien vouloir préciser les axes qu'il entend donner à sa politique pour améliorer la prise en charge des personnes handicapées mentales.

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Réponse du ministère : Enseignement scolaire publiée le 18/03/1999

Réponse. - La loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989 affirme que tout doit être fait pour favoriser la scolarisation des enfants et des adolescents en milieu ordinaire. Pour autant, la capacité actuelle du système éducatif à accueillir les jeunes handicapés reste bien en deçà des attentes exprimées par les familles et la société. Globalement, on peut estimer que seul un enfant ou adolescent handicapé sur trois est actuellement scolarisé en établissement scolaire, une majorité d'entre eux l'étant dans les secteurs médico-éducatif, socio-éducatif ou hospitalier. C'est particulièrement vrai pour les jeunes handicapés mentaux. Pourtant, réussir la scolarisation des jeunes handicapés, c'est augmenter de manière considérable leurs chances d'insertion professionnelle et sociale. C'est aussi pour les autres élèves une formidable opportunité d'un apprentissage précoce du respect de la différence et de la solidarité. C'est pourquoi la tendance constatée doit être inversée en relançant la politique d'intégration. L'objectif est d'augmenter sensiblement le potentiel d'accueil des enfants souffrant de déficiences dans les établissements scolaires. A cet effet, j'ai lancé un plan d'encouragement à la scolarisation des enfants et des adolescents handicapés qui a présenté au conseil des ministres le 3 février 1999. Il comprend des premières mesures qui visent à répondre aux besoins d'information relatif aux dispositions d'accueil et aux ressources existantes. Une cellule nationale d'écoute (numéro Azur Handiscol') est en place depuis le début de l'année au centre national de Suresne. Un guide à destination des parents les informant des modalités de scolarisation de leur enfant est en cours de réalisation et sera diffusé largement à partir de mars 1999. D'autres mesures viseront à mieux préparer les enseignants à l'accueil d'un élève handicapé. Des formations légères leur seront proposées et des guides - puis des CD ROM - réalisés par grands types de handicap seront mis à leur disposition. La formation d'enseignants des écoles spécialisées, capables d'assurer la responsabilité de structures spécialisées (CLIS, UPI) a fait l'objet d'aménagements qui l'ont rendue plus attractive. Dès cette rentrée scolaire, le nombre d'enseignants partis en stage de formation spécialisée (CAPSAIS) a progressé de 32 p. 100. D'autre part, dès la formation initiale en Institut universitaire de formation des maîtres, une information et une sensibilisation relatives aux modalités particulières de la scolarisation des enfants handicapés seront développés dans les plans de formation. Enfin, l'effort de scolarisation en milieu ordinaire sera accompagné de diverses initiatives ne relevant pas seulement de l'éducation nationale, mais concernant aussi ses partenaires traditionnels (collectivités territoriales, réseau associatif). Elles concerneront essentiellement l'accessibilité des locaux et la mise en place d'auxiliaires d'intégration recrutés en priorité dans le cadre du dispositif " Emplois jeunes ". Une meilleure articulation entre les services de l'éducation nationale et ceux de l'emploi et de la solidarité sera recherchée par la création d'un groupe départemental de coordination - " Handiscol' " associant les élus et les partenaires associatifs et intégré au sein du futur conseil départemental consultatif des personnes handicapées.

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