Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 08/04/1999
Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation de l'hôpital des métallurgistes (Paris), issu des grands mouvements populaires de 1936, plus connu sous le nom de maternité des Bluets, établissement précurseur de l'accouchement psychoprophylactique (accouchement sans douleur). Au cours de ses soixante années d'activité, il a su faire évoluer son offre de soins afin de toujours mieux construire des réponses respectant l'individualité des femmes et des futurs parents tout en intégrant apports scientifiques et accompagnement social et psychologique. Aujourd'hui, l'existence même de cet établissement est menacée, du fait des baisses budgétaires de ces trois dernières années, qui mettent en péril l'équilibre financier de l'hôpital, alors même que son projet d'établissement est reconnu légitime et conforme aux besoins de santé de la population de l'Est parisien, par l'agence régionale d'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF). Son offre globale de soins et d'accompagnement coordonnés avec la médecine de ville est en plein développement. L'équipe des Bluets s'investit au quotidien pour assurer un travail dans une démarche préventive, d'écoute et d'échanges, où le relationnel est indissociable d'une conception de santé publique et de sécurité médicale. Depuis plus d'un an, les usagers, les amis des Bluets, se sont regroupés dans un comité de soutien et de développement. Ils ont recueilli plus de 6 000 signatures, rencontré l'ARH et ont rassemblé le 16 janvier dernier plus de 1 000 personnes lors d'une grande fête de soutien. Le Gouvernement préconise, dans le cadre des états généraux de la santé, le droit à la parole des usagers. Celles et ceux des Bluets demandent à être entendus. Au moment où le droit des patients est au c ur de la politique de santé publique, les usagers des Bluets revendiquent le maintien des moyens de qualité et de sécurité qu'ils sont en droit d'attendre pour un événement aussi essentiel que la naissance d'un enfant. Les usagers des Bluets témoignent leur attachement à une pratique qui leur est inestimable : pratique fondée sur le temps d'écouter, de soigner, d'entendre, alliant compétences et humanité dans l'efficacité. Ce savoir-faire donnant à chacune et chacun la possibilité d'être acteur dans son projet de vie et de santé. C'est pour cela qu'ils veulent que les Bluets continuent leur oeuvre de santé publique. C'est pour cela qu'ils pensent qu'il y a place, aujourd'hui comme hier, dans un système de santé rénové, pour un établissement comme les Bluets, qui perpétue une approche humaine de la naissance et de la santé, à la portée de toutes et de tous. Que prévoit le Gouvernement pour y parvenir ?
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Réponse du ministère : Emploi publiée le 06/01/2000
Réponse. - L'honorable parlementaire appelle l'attention de la ministre de l'emploi et de la solidarité sur la situation de l'hôpital des métallurgistes à Paris. Cet établissement situé dans le 11e arrondissement de Paris est exclusivement obstétrical. Il a joué un rôle particulier dans l'histoire obstétricale française puisqu'il est à l'origine de l'accouchement psycho-prophylactique dans notre pays. Cette structure réalise environ 1 700 accouchements par an et son activité progresse. Toutefois, la maternité se trouve dans une situation difficile tant au plan de son équilibre économique que du financement de ses investissements. En effet, la maternité des Bluets a accumulé depuis plusieurs années les déficits. C'est pourquoi, depuis plus d'un an, l'agence régionale de l'hospitalisation et l'établissement recherchent ensemble une solution. L'hypothèse de travail proposée par l'agence régionale et étudiée par l'établissement vise à parvenir à apurer les déficits antérieurs en contrepartie d'un engagement à maîtriser les budgets futurs. En ce qui concerne l'investissement, l'établissement a besoin d'une extension et d'une rénovation majeures que l'agence régionale est prête à soutenir, même si cette rénovation dans les locaux actuels présente des difficultés. Les installations sont en effet réparties sur cinq niveaux. Cet éclatement, en raison de la taille modeste de la structure, n'apparaît pas véritablement fonctionnel. L'agence régionale de l'hospitalisation souhaite donc que l'établissement étudie une alternative à ce projet de rénovation. Il importe en effet de rechercher des solutions pérennes pour cette maternité dont ni l'existence, ni l'utilité ne sont remises en cause.
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