Question de M. PICHERAL Jean-François (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 10/02/2000

M. Jean-François Picheral attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale sur les problèmes liés à la dyslexie. En effet, une équipe de chercheurs internationaux semble avoir localisé un gène spécifique sur le chromosome 2. En France, 10 % des enfants scolarisés rencontrent des difficultés d'apprentissage de la lecture et pourraient bénéficier, très jeunes, de rééducation orthophonique. Pour cela, l'intérêt d'un test faciliterait le diagnostic précoce de cette pathologie. Aussi, afin d'aider les enfants dans leurs premières années de scolarité, il lui demande si ce test est mis à l'étude et dans quels délais il pourrait être mis en place.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 08/06/2000

Réponse. - Les troubles de l'apprentissage, notamment la dyslexie, représentent un réel problème de santé publique en raison de leur fréquence, des souffrances engendrées et des conséquences à long terme chez les enfants concernés. Après une scolarité primaire difficile, ils arrivent en sixième sans savoir vraiment lire ni écrire. Ils ne peuvent alors qu'être en situation d'échec. L'apparition de troubles du comportement est la réaction la plus commune à l'état de frustration de ces jeunes. Les troubles d'apprentissage sont le prélude à des échecs scolaires parfois irrémédiables, responsables d'une insertion sociale difficile. L'existence de familles de dyslexiques et la prévalence plus élevée chez les garçons de ce trouble de l'apprentissage sont des arguments pour une origine génétique mais plusieurs gènes sont probablement impliqués. Par ailleurs, des avancées récentes sur les mécanismes neurophysiologiques des troubles de l'apprentissage plaident en faveur d'une origine multifactorielle. Quelle qu'en soit l'origine, la situation d'échec que vivent les enfants atteints de dyslexie peut être en partie évitée si les difficultés rencontrées par ces enfants dès l'âge scolaire sont identifiées et prises en charge précocement et de façon adaptée. Des tests validés et adaptés à l'âge existent pour le dépistage. Les troubles d'apprentissage peuvent alors être grandement améliorés par des mesures éducatives appropriées. Ces troubles, bien reconnus de façon relativement récente par les professionnels spécialisés, sont méconnus d'une grande partie des professionnels chargés de la santé et de l'éducation, et du grand public. Seules les familles qui vivent personnellement le problème se sentent concernées sans savoir toujours où s'adresser. Un groupe de travail sur les troubles spécifiques du langage écrit (dyslexie) et oral (dysphasie) a été mis en place par Mme S. Royal, ministre déléguée à l'enseignement scolaire en octobre 1999. Y participent des représentants du ministère de l'éducation nationale, du ministère chargé de la santé, des professionnels, des enseignants et leurs syndicats, les associations de parents et le corps d'inspection de l'éducation nationale. Les objectifs de ce groupe de travail sont de faire le point sur la situation, de dresser un état des lieux et de définir des formules partenariales devant permettre à des professionnels différents de mutualiser leurs savoirs et leurs pratiques dans la prise en charge des problèmes concernés. Le rapport final doit comporter des recommandations opérationnelles relatives au dépistage et à la prise en charge des troubles du langage oral et écrit. Il sera présenté très prochainement.

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