Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - RPR) publiée le 24/02/2000

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur les informations faisant état de massacres ethniques d'une particulière sauvagerie perpétrés dans le nord-est de la République démocratique du Congo, dans la région de Bunia. Il lui demande quelle action la France a engagée ou quelles démarches elle a accompli pour contribuer à mettre un terme à des massacres que l'organisation non gouvernementale " Christian Blind Mission " (CBM) compare aux prodromes du dramerwandais.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 20/04/2000

Réponse. - Plusieurs ONG se sont fait récemment l'écho de violations massives des droits de l'homme dans le nord-est de la RDC. Le 30 janvier, L'ONG Christian Blind Mission, basée à Nairobi, s'est émue de la répétition de violences qui ont opposé deux groupes ethniques, les Hema et les Lendu dans la région de Bunia (Haut-Congo, à la frontière avec l'Ouganda). Cette zone est contrôlée par la rébellion congolaise (RCD-ML de M. Wamba dia Wamba) et par les forces ougandaises. Selon Christian Blind Mission qui a diffusé des images de cadavres, l'attaque d'un village le 9 janvier aurait causé la mort de 450 civils. D'après Christian Blind Mission, les massacres interethniques auraient causé le décès de 5 000 personnes en RDC entre août et décembre 1999. Depuis, la situation semble s'être stabilisée et les affrontements ont cessé. Des troupes ougandaises et celles du RCD-ML ont été déployées dans la région, pour éviter de nouveaux affrontements. Le RCD-ML, qui administre ces territoires, s'efforce de trouver une solution au problème de répartition et de l'usage des terres agricoles qui semble être à l'origine de ces massacres. Les rivalités ethniques dans cette région sont anciennes. Elles opposent régulièrement les Hema, peuple de pasteurs d'origine nilotique, et les populations locales d'ethnie Lendu, agriculteurs sédentaires, au sujet de l'utilisation des terres agricoles. Ces rivalités se sont aggravées avec l'affaiblissement progressif de l'état congolais puis l'éclatement du conflit en RDC en 1996. La France, comme les autres partenaires de l'Union européenne, a condamné ces massacres dès qu'ils ont été connus et confirmés. Une démarche communautaire doit être effectuée prochainement auprès du gouvernement ougandais pour presser celui-ci de prendre toutes les mesures pouvant empêcher le renouvellement de ces massacres. La France s'emploie également à favoriser le rétablissement de la paix en RDC en soutenant l'application de l'accord de Lusaka et le projet d'une conférence internationale sur la région des Grands Lacs qui permettrait d'aborder au fond, avec tous les pays concernés, les problèmes communs aux états de la région, et notamment celui des minorités ethniques.

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