Question de M. VIAL Jean-Pierre (Savoie - RPR) publiée le 04/05/2000

M. Jean-Pierre Vial attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur certaines conséquences de l'application de la réforme des lycées dans les séries scientifiques. Il voudrait particulièrement souligner l'impact d'une telle réforme sur l'enseignement d'histoire et de géographie dans les classes de première et de terminale S. Alors qu'en 1992 déjà, la dotation horaire de ces disciplines avait été réduite de 25 % et ramenée de quatre à trois heures hebdomadaires, le nouveau projet, applicable à la rentrée scolaire prochaine, fera passer leur enseignement à deux heures et demi par semaine. Une telle réduction entraîne nécessairement un choix dans les périodes historiques et dans les aires géographiques étudiées. Ainsi les lycéens, pourtant désireux d'acquérir les savoirs et les méthodes indispensables afin d'entretenir une véritable réflexion citoyenne, ne pourront plus, par exemple, traiter de l'Italie fasciste, de la crise américaine des années trente ou du New Deal dans leur programme d'histoire alors que celui de géographie se verra amputé de l'étude de l'Inde et de la Russie. Sans enracinement dans l'espace et dans le temps, les élèves des filières scientifiques éprouveront certaines difficultés à appréhender un enseignement d'éducation civique dont les composantes majeures se trouvent ainsi apauvries. Attaché à l'étude solide des sciences sociales sans lesquelles il ne peut y avoir de véritable formation civique et citoyenne, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il compte prendre pour compenser une telle révision à la baisse de la dotation horaire des enseignements d'histoire et de géographie.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 10/08/2000

Réponse. - Dans sa conférence de presse du 27 avril 2000, le ministre de l'éducation nationale a défini les grandes orientations dans lesquelles s'inscrit la poursuite de la réforme des lycées : préserver la diversité des savoirs en favorisant l'égale dignité des filières qui les incarnent ; pour ce faire, des aménagements ont été apportés aux différentes séries et classes ; favoriser la mise en place des dispositifs d'innovation pédagogique, centrés plus étroitement sur les besoins des élèves : aide individualisée en classe de seconde, travaux personnels encadrés en classes de première et terminale ; rénover les contenus d'enseignement en préservant les exigences intellectuelles indispensables à une formation de qualité. La réforme s'applique à la rentrée 2000 en classes de première des séries générales. Les classes terminales seront concernées à partir de la rentrée 2001. S'agissant de l'histoire-géographie, le ministre est particulièrement attaché à l'enseignement de ces disciplines qui fournissent des éléments indispensables pour la connaissance et la compréhension du monde actuel, et ce dans toutes les séries. La réforme des lycées conserve toute leur place à ces disciplines fondamentales. Les horaires actuels ont été maintenus dans la plupart des séries, sauf en série S. Le réaménagement de cette série a en effet été conduit avec le double souci, d'une part, de privilégier les matières scientifiques, en particulier les sciences expérimentales, afin d'y attirer en priorité les élèves réellement motivés par les études scientifiques et, d'autre part, de maintenir une part significative à la culture générale non scientifique. C'est cette préoccupation qui a conduit notamment à compenser la baisse de l'horaire d'histoire-géographie d'une demi-heure en classe terminale par l'introduction des dédoublements. Le groupe technique disciplinaire, à qui a été confiée l'élaboration des nouveaux programmes des lycées dont l'application interviendra en classe de seconde à partir de la rentrée 2001, proposera également des ajustements à l'actuel programme de première scientifique, qui seront appliqués à compter de la rentrée scolaire 2000.

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