Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 11/05/2000

M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur certains aspects de la réforme de la taxe professionnelle intervenue fin 1998 consistant à supprimer totalement la part " salaires " sur laquelle elle était en partie assise. Cette dernière laisse de côté les professionnels libéraux soumis au régime des bénéfices non commerciaux et employant moins de 5 salariés, qui supportent la taxe sur une base " recettes " et ne sont donc pas concernés par la réforme mentionnée. Ces professionnels libéraux se voient ainsi lourdement pénalisés alors qu'ils représentent des centaines de milliers d'entreprises et d'emplois. Ils se trouvent donc handicapés alors que rien ne justifie cet état de fait sinon une ignorance de leur dimension économique ainsi que du rôle de proximité qu'ils jouent souvent auprès de la population. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui donner son sentiment sur cette situation et de lui dire s'il compte faire évoluer cette situation dans les mois prochains.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 30/11/2000

Réponse. - Les règles particulières d'assujettissement à la taxe professionnelle des redevables titulaires de bénéfices non commerciaux, des agents d'affaires et des intermédiaires de commerce employant moins de cinq salariés ont été fixées par le législateur, lors de l'instauration de cette taxe en 1975. Il fut alors considéré, en effet, que l'imposition dans les conditions de droit commun ne permettrait pas de prendre en compte la capacité contributive de ces redevables. Ils sont donc imposés en fonction de leurs recettes et de la seule valeur locative des immeubles dont ils disposent. La valeur locative de leurs équipements et biens mobiliers est exclue de leur base d'imposition. S'agissant plus généralement de la réforme de la taxe professionnelle, celle-ci s'inscrit dans un contexte de lutte renforcée pour l'emploi. Ainsi, a-t-elle pour effet de réduire, puis de supprimer à terme, le poids que cette taxe fait directement peser sur le coût du travail en raison de son assiette salariale. Elle ne peut donc concerner les redevables précités qui ne sont pas assujettis à la taxe professionnelle sur une assiette salariale et il n'est pas envisagé actuellement, compte tenu des objectifs poursuivis, d'étendre la réforme à d'autres éléments composant la base d'imposition de cette taxe. Par ailleurs, le Conseil constitutionnel, saisi sur la constitutionnalité de ces dispositions, a considéré qu'elles n'étaient pas de nature à créer une rupture d'égalité entre les contribuables. Enfin, au même titre que l'ensemble des entreprises, les membres des professions libérales sont exonérés l'année de la création de leur activité et leur base imposable est réduite de moitié l'année suivante. Ils peuvent aussi bénéficier du plafonnement de leurs cotisations en fonction de la valeur ajoutée produite. Dès lors, la réforme, en tant que telle, de la taxe professionnelle ne constitue pas pour les professions libérales un obstacle à la création d'entreprises que le Gouvernement entend promouvoir.

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