Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 18/05/2000

M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre de la défense sur le programme de développement technologique mené par l'US Air force qui devrait aboutir à la mise sur orbite d'un laser embarqué sur satellite en 2012. Ce laser pourrait conduire au développement d'un ensemble de satellites assurant la défense des Etats-Unis en interceptant et détruisant en vol tout missile menaçant son territoire. Ce programme se heurterait aujourd'hui aux interdictions inscrites dans le traité sur les missiles anti-balistiques (ABM) qui pourrait cependant être le cas échéant révisé. Il lui demande à cette occasion si le ministère de la défense travaille sur un tel type de projet.

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Réponse du ministère : Défense publiée le 14/12/2000

Réponse. - Les Etats-Unis financent deux programmes basés sur l'utilisation de laser de puissance pour l'interception de missiles balistiques. Le premier, dirigé par l'US Air Force, est un système de laser embarqué sur avion, destiné à être déployé en cas de conflit contre un Etat possédant des missiles balistiques. Ce système doit permettre d'engager les missiles balistiques ennemis pendant les premiers moments de leur trajectoire constitué par la phase propulsée de leur vol. Il devrait alors utiliser un laser mégawatt embarqué dans un avion gros porteur de type Boeing 747-400. Déployé entre 300 et 600 kilomètres du point de lancement, il serait chargé de détruire les engins assaillants entre 30 et 140 secondes après leur départ. Ce système, qui se trouve actuellement dans la phase de développement et doit normalement être déployé à partir de 2009, n'a pas encore fait l'objet d'essai d'interception. Le second programme, conduit par la Ballistic Missile Defense Organization (BMDO) est un programme de recherche amont destiné au déploiement d'une constellation de 20 satellites équipés de laser de puissance qui pourrait détruire des missiles au cours de leur phase propulsée. Ce programme, commencé en 1999, a reçu un financement de 100 millions de dollars sur les années fiscales 1999 et 2000. Si ce système était déployé, il se trouverait en contravention avec l'article 5 du traité ABM (Antiballistic Missile) liant la Russie et les Etats-Unis. C'est pourquoi son déploiement n'est pas prévu pour l'instant. La France n'étudie pas, pour sa part, ce type de défense antimissiles.

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