Question de M. SERGENT Michel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 18/05/2000

M. Michel Sergent attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur une directive de la direction des opérations et du développement d'Air France demandant aux équipages de cette compagnie d'utiliser exclusivement la langue anglaise. Partant du principe que le français est une des langues officiellement reconnues par l'Organisation de l'aviation civile internationale avec l'anglais, l'espagnol et le russe, et que cette décision a été prise par la direction de la compagnie Air France sans aucune concertation avec les représentants des équipages, il lui demande de bien vouloir se prononcer sur cette disposition surprenante sur le plan technique et navrante sur le plan culturel.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 22/06/2000

Réponse. - Par une note de service, qu'elle a diffusée après en avoir informé l'administration de l'aviation civile, la compagnie Air France a donné à ses pilotes la consigne d'utiliser la langue anglaise à compter du 23 mars 2000 sur l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. La réglementation nationale prévoit que la langue française doit, sauf cas particulier, être utilisée entre personnels navigants français et les stations au sol installées sur le territoire, la langue anglaise étant employée avec les navigants étrangers. Tant les contrôleurs aériens que les équipages français de vols commerciaux sont, en effet, pour les besoins de leur profession formés à utiliser l'une ou l'autre langue. La direction de la compagnie estime que l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle constitue un cas particulier, puisqu'à la différence de tous les autres aéroports français, plus de la moitié des échanges entre les contrôleurs et les pilotes s'effectue déjà en anglais. Dans ces conditions, l'usage d'une seule langue pourrait constituer un élément utile pour les équipages. Cette analyse n'est pas contestée par les services de l'aviation civile, qui estiment toutefois que cette mesure n'a pas d'effet direct sur la sécurité, les procédures de contrôle ne reposant pas sur la compréhension des pilotes entre eux. En définitive, après quelques jours d'expérimentation, la direction de la compagnie a décidé de retirer cette consigne, dont le respect n'était pas pleinement assuré, et qui pouvait être source de confusion.

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