Question de Mme BORVO COHEN-SEAT Nicole (Paris - CRC) publiée le 27/07/2000

Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la diffusion du préservatif féminin reconnu comme un moyen fiable de se protéger contre la contamination par le virus du sida (syndrome immunodéficitaire acquis). Toutes les études d'opinion en témoignent : la lutte contre le sida est une des préoccupations majeures de citoyennes et des citoyens. Cette préoccupation est d'autant plus légitime que le nombre des nouvelles contaminations par le virus du sida en France chaque année est estimé entre 4 000 et 6 000. Les femmes représentent une part de plus en plus importante de victimes du sida. Les contaminations par relation hétérosexuelle sont plus nombreuses. Elles concernent particulièrement les femmes en situation de précarité sociale, économique et affective. Des études montrent que les rapports inégaux entre hommes et femmes constituent aussi un terreau favorable à l'extension de l'épidémie. Si chacun reconnaît la nécessité de développer une véritable politique de santé publique et de prévention, force est de constater que les moyens de se prémunir de la transmission du VIH par voie sexuelle sont peu nombreux. L'ONUSIDA, le programme des Nations unies contre le sida, les associations de quartiers, les organisations féministes, les professionnels de santé, les acteurs de la prévention considèrent que le préservatif féminin constitue un moyen fiable pour se protéger, techniquement adapté, à condition que sa promotion fasse l'objet d'une véritable démarche pédagogique. Le préservatif féminin est aussi un véritable outil au service des femmes et de leur autonomie. En dépit de quelques annonces et de campagnes ponctuelles et isolées dans certains départements, la diffusion du préservatif féminin reste confidentielle. D'ailleurs, combien de nos concitoyennes connaissent ne serait-ce que son existence ? Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la diffusion du préservatif féminin vient seulement d'atteindre 600 000 unités depuis son arrivée en France, ce qui est extrêmement bas. A dix francs l'unité, le préservatif féminin reste inabordable pour l'immense majorité des citoyennes. La mise à disposition gratuite du préservatif féminin dans tous les lieux d'accueil spécifiques (PMI, plannings familiaux, centres de dépistage, services de gynécologie...) reste un objectif à atteindre. Au moment où nous commençons à mettre en oeuvre une politique volontariste pour l'égalité entre les hommes et les femmes dans la sphère publique, il serait légitime d'assurer aux femmes l'accès à tous les moyens possibles pour vivre et décider de leur sexualité. C'est pourquoi elle lui demande d'annoncer les mesures qu'elle envisage de prendre pour permettre la généralisation et donc la banalisation de l'usage du préservatif féminin, moyen de garantir aux femmes le droit de choisir leur moyen de prévention contre le sida, leur permettant ainsi de conforter la maîtrise de leur corps, la maîtrise de leur vie.

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La question est caduque

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