Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 07/09/2000

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le secrétaire d'Etat à l'industrie la flambée récente du prix du baril de pétrole qui commence à inquiéter les responsables occidentaux, notamment en termes d'impact sur les taux de croissance des économies fortement importatrices de cette matière première. La France, fortement dépendante en l'occurrence, dispose cependant d'un certain nombre de puits de pétrole situés dans les bassins parisiens et aquitains. Il lui demande à cette occasion de bien vouloir lui rappeler si ces derniers sont toujours actifs ainsi que lui dire si le Gouvernement compte reprendre la prospection de cette source d'énergie dans d'autres régions françaises susceptibles d'en produire.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 16/11/2000

Réponse. - La production française de pétrole se situait au 31 décembre 1999 à 1,54 million de tonnes, ce qui représente environ 2 % de la consommation française. Cette production provient à 54 % du bassin parisien et 46 % du bassin aquitain. Le nombre de puits actuellement producteurs de pétrole est de l'ordre de 300 pour le bassin parisien et de 150 pour le bassin aquitain. Ces deux bassins représentent donc la quasi-totalité de la production nationale de brut. Notre sous-sol recèle plusieurs autres bassins sédimentaires dont la capacité de production n'a pas encore été prouvée. A terre comme en mer, ces bassins sédimentaires ont déjà fait l'objet de travaux de recherches dans le passé. Mais, sur la base des nouvelles approches scientifiques liées à l'évolution des géosciences, ils apparaissent aujourd'hui peu, voire mal explorés. A terre, on peut citer les bassins de l'est et sud-est, en mer, ceux de l'Iroise, du golfe du Lion et du golfe de Gascogne. Par ailleurs, il convient de signaler qu'il existe de très vastes bassins sédimentaires quasiment inexplorés outre-mer. Il s'agit des zones marines au large de Saint-Pierre et Miquelon, des Antilles françaises, de la Guyane française, de Nouvelle-Calédonie et de Mayotte. Depuis 1994, sous l'impulsion des pouvoirs publics, tous ces bassins ont fait l'objet de synthèses d'évaluation ou réévaluation pétrolière. Ces études régionales, réalisées par l'Institut Français du pétrole, ont permis de définir de nouveaux thèmes de recherches et d'attirer de nouvelles sociétés sur notre domaine minier. Deux permis de recherches ont ainsi été attribués en 1998 et 1999 en mer d'Iroise, dans une zone délaissée depuis une quinzaine d'années. Les recherches sont en cours sur une surface d'environ 22 000 kilomètres carrés au large du Finistère. Par ailleurs, des demandes de permis, actuellement en cours d'instruction, ont été déposées dans le Jura et sur les zones marines de la Guyane et de la Martinique. Le niveau des investissements en exploration est resté très bas ces dernières années du fait du faible taux de valorisation du baril de pétrole et ce, malgré une active politique de relance de l'exploration menée par les pouvoirs publics. L'évolution du prix du baril de pétrole devrait avoir un impact positif sur l'intérêt porté par les compagnies pétrolières pour une reprise de l'exploration des bassins sédimentaires délaissés jusqu'à présent.

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