Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 07/09/2000

M. René Trégouët interpelle Mme le secrétaire d'Etat au tourisme sur le bilan de la saison touristique de l'été 2000. Il lui demande de bien vouloir lui faire un bilan global, ainsi qu'un bilan plus circonstancié concernant notamment les régions de Bretagne et du littoral atlantique, frappées par l'effet médiatique de la marée noire de janvier dernier. Il lui demande également de bien vouloir lui faire un point sur la saison touristique dans les zones de montagne qui ont déployé des efforts certains en la matière ces dernières années. Dans l'hypothèse où le bilan se révèlerait franchement négatif dans les régions du littoral atlantique victimes de la marée noire, il lui demande si le Gouvernement entend prendre des mesures en faveurs des professionnels concernés.

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Réponse du ministère : Tourisme publiée le 16/11/2000

Réponse. - La saison touristique 2000, marquée par de nombreuses évolutions, devrait être globalement supérieure à 1999 et permettre ainsi à la France de confirmer sa place de première destination touristique mondiale. Les premiers éléments connus de l'activité des entreprises touristiques viennent confirmer l'exceptionnelle fréquentation du tiers sud de la France et les bons résultats de Paris et de la région Ile-de-France, et équilibrer ainsi des résultats régionaux plus contrastés, notamment dus aux mauvaises conditions météorologiques de juillet et aux inquiétudes issues des tempêtes de fin d'année et du naufrage de l'Erika. En ce qui concerne les entreprises touristiques, les voyagistes ont enregistré de bons résultats dans le prolongement des bonnes performances obtenues lors du premier semestre. Depuis le début de l'année, les ventes ont ainsi progressé de plus de 6 %. On observe une forte progression des ventes de dernière minute, qui concernent également la clientèle familiale. La diversification de la fréquentation touristique par rapport aux années précédentes est le premier fait marquant de la saison sur le plan qualitatif. Ainsi, cette année, le tourisme urbain fait une percée notoire, au même titre que le tourisme vert il y a quelques années, tant auprès des clientèles françaises qu'étrangères, et cela sur l'ensemble de la France. Le tourisme en milieu rural poursuit sa progression. La fréquentation des lieux culturels a été en hausse à Paris et en région Ile-de-France, tirée par la bonne fréquentation étrangère. La seconde évolution tient aux formes d'hébergement. En effet, pour la saison estivale, on note une amélioration dans les secteurs des meublés et des résidences de vacances, dont les taux d'occupation ont été au plan national en augmentation, en particulier en juillet et en août par rapport aux saisons 1998 et 1999. Les gîtes ruraux connaissent également une croissance régulière de leur fréquentation. Toutes les régions du tiers sud de la France ainsi que l'Ile-de-France et la Bourgogne ont, en 2000, connu une saison supérieure à celle de 1999. Les régions du littoral Manche-mer du Nord ont connu une moins bonne saison que l'an dernier, mais celle-ci avait été exceptionnelle grâce à des événements très médiatisés (Armada du siècle, éclipse de soleil). Elles enregistrent néanmoins sur deux ans des résultats positifs en dépit d'une météo défavorable en juillet. Le littoral atlantique, notamment la Bretagne et les pays de Loire, victimes des conséquences du naufrage de l'Erika connaissent à des degrés divers, une baisse de fréquentation sur la saison. Elle a été plus significative en juillet, également marqué cette année par des conditions météo peu favorables, le mois d'août s'étant avéré plus satisfaisant. Il faut souligner encore l'exceptionnelle mobilisation de tous, pouvoirs publics, forces armées, élus, professionnels, bénévoles qui ont pu, par les moyens mis en place et les efforts accomplis, surmonter en grande partie les effets négatifs de la marée noire et des intempéries. L'action du Gouvernement a été à la hauteur de ces événements exceptionnels puisqu'il a dégagé des moyens financiers à hauteur de 1 milliard de francs pour les mesures d'urgence, dont 350 millions de francs pour le secteur du tourisme, lors du CIADT de Nantes en février 2000, et 3,7 milliards de francs de crédits supplémentaires pour les avenants aux contrats de plan, dont 420 millions de francs pour le tourisme. Ces mesures d'urgence, mises en uvre pour l'essentiel avant la saison touristique et complétées par des mesures de soutien aux entreprises du secteur, ont joué un rôle déterminant pour le bon déroulement de la saison. L'achèvement, avant le début de la saison touristique, du nettoyage des plages et le bon déroulement du pompage du fioul dans l'épave de l'Erika pendant l'été ont également fortement contribué à rassurer le public et les touristes. L'action de promotion à l'étranger coordonnée entre Maison de la France et les régions concernées a été déterminante pour améliorer la reprise de la fréquentation sur le littoral. Pour ce qui concerne le cas particulier des conséquences de la marée noire, un dispositif de suivi a été mis en place par le Gouvernement afin d'évaluer de façon plus précise les baisses d'activité constatées sur l'ensemble de la saison afin que les entreprises du secteur touristiques ne soient pas pénalisées. Des premières indications devraient être disponibles dans les prochaines semaines.

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