Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 28/09/2000

M. Serge Mathieu se référant à l'annonce faite le 5 juillet de la mise en oeuvre d'un " plan d'action " pour améliorer la prise en charge des enfants atteints de troubles du langage, selon les recommandations d'un rapport consacré à " l'enfant dysphasique et l'enfant dyslexique ", troubles qui affecteraient 1 à 5 % des enfants, demande à Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés de lui préciser l'état actuel de concrétisation de ce " plan d'action " qui concerne tout à la fois l'école maternelle, les enseignants et les familles.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 02/11/2000

Réponse. - Le Gouvernement a la volonté forte de prendre en charge le problème de santé publique que constituent les troubles de l'apprentissage du langage oral et écrit. Les troubles de l'apprentissage, notamment la dyslexie, représentent un réel problème de santé publique en raison de leur fréquence, des souffrances engendrées et des conséquences à long terme chez les enfants concernés. Après une scolarité primaire difficile, ils arrivent en sixième sans vraiment lire ni écrire. Ils ne peuvent alors qu'être en situation d'échec. Il en résulte des difficultés persistantes dans l'acquisition des stratégies d'apprentissage, empêchant les enfants de s'adapter à un environnement scolaire standard. Cela constitue un véritable handicap compromettant la vie future de l'enfant. Pourtant une telle situation peut être évitée si les difficultés rencontrées par les enfants dès l'âge scolaire sont identifiées et prises en charge précocement et de façon adaptée. En effet, les troubles de l'apprentissage peuvent être grandement améliorés par des mesures éducatives appropriées. Ces troubles, bien reconnus de façon relativement récente par les professionnels spécialisés, sont méconnus d'une grande partie des professionnels chargés de la santé et de l'éducation, et du grand public. Seules les familles qui vivent personnellement le problème se sentent concernées sans savoir toujours où s'adresser. Ce n'est pas à l'école que l'on peut poser un diagnostic fin du trouble d'apprentissage mais ce n'est qu'à l'école que l'on peut, sur l'ensemble de la population scolarisée, effectuer un dépistage et préconiser une orientation des enfants susceptibles de présenter de tels troubles vers les professionnels spécialisés. C'est pourquoi un tel dépistage doit être réalisé le plus tôt possible à l'aide d'outils performants et par des professionnels formés. Il faut s'assurer ensuite que le dépistage des troubles du langage chez un enfant est suivi d'une prise en charge. De nombreux obstacles existent à ce suivi : des problèmes d'offre de soins, des problèmes d'organisation pratique pour les parents, des problèmes de méconnaissance des modes de prise en charge. En octobre 1999, la ministre déléguée à l'enseignement scolaire a confié à M. Ringard, inspecteur d'académie, la direction d'un groupe de travail chargé de faire des propositions relatives à la prise en charge des troubles du langage oral et écrit. Les services de la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés ont été associés dès le début à cette réflexion. Les propositions du rapport ont été rendues publiques le 5 juillet dernier. A cette occasion, le ministre de l'éducation nationale et la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés ont annoncé la mise en place d'une cellule interministérielle chargée de rendre opérationnelles les recommandations du rapport Ringard. Cette cellule a commencé ses travaux. D'ores et déjà, des propositions concrètes ont été définies. Elles seront annoncées dans le cadre d'un plan national d'action à la fin de l'année 2000.

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