Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 05/10/2000

M. René Trégouët rappelle à l'attention de Mme le ministre de la jeunesse et des sports les récentes déclarations du vice-président du comité olympique international, en plein jeux Olympiques, selon lesquelles le problème du dopage s'étendait à toutes les disciplines et à tous les pays, ceci constituant un fait. Il lui demande l'opinion qu'elle a de cette situation ainsi que la façon dont elle voit l'avenir des jeux Olympiques.

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Réponse du ministère : Jeunesse publiée le 01/03/2001

Réponse. - La lutte contre le fléau du dopage et, plus largement, la protection de la santé des sportives et sportifs constitue une préoccupation prioritaire de Mme la ministre de la jeunesse et des sports. S'il convient d'écarter les discours réducteurs tendant à laisser penser que tous les sportifs seraient dopés ou tous complices de ce système, il est pertinent de constater que le fléau du dopage affecte une grande variété de disciplines sportives et tous les niveaux de pratique. La lutte antidopage est une action de longue haleine qui doit être conduite avec détermination et constance. Des dispositions concrètes prises en application de la loi du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage sont d'ores et déjà mises en uvre au niveau français. Le conseil de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD) exerce pleinement ses différentes missions prévues par la loi. En liaison avec ce conseil et la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), le ministère soutient des opérations de prévention telles que le numéro vert " Ecoute dopage ", l'exposition itinérante " Sport et dépendance ". D'autres actions de prévention sont encouragées par le biais des conventions d'objectifs signées avec les fédérations sportives qui sont désormais en mesure de remplir le rôle de prévention et de protection de la santé des sportifs qui leur est assigné par la loi. Des relais ont été mise en place au niveau régional, grâce au recrutement de vingt-trois médecins conseillers auprès des directeurs régionaux de la jeunesse et des sports. Les moyens budgétaires mis au service de cette politique ont triplé depuis 1997. Quels que soient les efforts entrepris au niveau national, la lutte contre le dopage implique également et nécessairement une véritable mobilisation européenne et internationale, aussi bien des Etats que du mouvement sportif, pour garantir la loyauté et la crédibilité des grands événements sportifs. La création d'une Agence mondiale antidopage (AMA), dans laquelle les Etats et le Comité international olympique sont représentés de façon paritaire, représente à cet égard une étape fondamentale. Le rôle principal de l'AMA est d'harmoniser la lutte contre le dopage aussi bien du point de vue des procédures de contrôle que des sanctions disciplinaires dans tous les Etats et pour toutes les disciplines sportives. Dans l'esprit du plan d'appui communautaire à la lutte contre le dopage, et s'inscrivant dans la continuité des sommets d'Helsinki et de Feira, la présidence française a poursuivi plusieurs objectifs, particulièrement l'amélioration du fonctionnement de l'AMA en définissant un mécanisme permettant de participer au budget, condition essentielle de son indépendance. Concernant l'avenir des jeux Olympiques, seule une lutte efficace contre le dopage garantira le respect de l'éthique et la crédibilité de cet événement planétaire. Les principaux axes de cette lutte contre le dopage, en dehors de l'harmonisation des procédures de contrôles et des sanctions déjà évoquée, devraient viser en priorité le développement du domaine de la recherche relative à la détection des substances dopantes et le développement de politiques de prévention du dopage efficaces, particulièrement ciblées sur les jeunes et les sportifs de haut niveau. L'avenir des jeux Olympiques dépendra donc de la volonté des Etats, du CIO et de l'AMA à s'engager ensemble dans cette lutte. Pour sa part, Mme la ministre de la jeunesse et de sports s'attache actuellement, avec le CIO, à mettre en uvre les conditions d'une validation de la méthode de détection de l'EPO dans les urines découverte par le laboratoire national de dépistage du dopage. Enfin, Mme la ministre rappelle l'engagement des participants au forum européen du sport, organisé à Lille en octobre 2000, dans le cadre de la présidence française, de se rapprocher du degré zéro de dopage

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