Question de M. PICHERAL Jean-François (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 26/10/2000

M. Jean-François Picheral demande à M. le ministre de l'éducation nationale quelle suite il compte donner aux recommandations contenues dans le rapport Ringard afin de détecter rapidement chez les enfants d'intelligence normale la dyslexie, la dysorthographie et la dyscalculie dès leur entrée en maternelle. En effet, le handicap qu'ils présentent face à l'apprentissage pourrait être rapidement réduit s'ils recevaient le traitement rééducatif adapté à leur situation. Il serait donc souhaitable que soient mises en place des structures en milieu scolaire avec le budget nécessaire pour la formation du personnel spécialisé susceptible d'encadrer et de soutenir ces enfants dont le handicap n'est en aucune façon lié à leur coefficient intellectuel.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 28/12/2000

Réponse. - Conscients de la souffrance et des difficultés scolaires rencontrées par certains élèves atteints de graves troubles du langage oral ou écrit et d'une insuffisance des réponses apportées dans notre pays à ce problème, le ministère de l'éducation nationale a mis en place en novembre 1999 un groupe de travail dont l'animation a été confiée à M. Jean-Charles Ringard, inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de Loire Atlantique. La mission de ce groupe comportait trois volets : préciser la nature exacte du problème posé, évaluer l'état des réponses actuelles, avec leur efficience et leurs limites, formuler des recommandations. Ce groupe de travail, dont la composition a été voulue la plus large possible (représentants des administrations concernées, des syndicats d'enseignants et des fédérations de parents d'élèves, associations de professionnels), a auditionné vingt-huit experts. A l'issue de ces travaux, un rapport a été remis au ministre de l'éducation nationale en mai 2000. Le rapport souligne que la nature même de ces troubles rend leur repérage complexe. En effet, de nombreux élèves rencontrent des difficultés d'apprentissage, en lecture en particulier, et ne sont pas pour autant dyslexiques. Il s'agit en conséquence de rechercher des formes d'intervention permettant d'établir des diagnostics fiables et des prises en charges diversifées, appropriées à la diversité des troubles ou difficultés, ainsi qu'à la sévérité variable des atteintes présentées par les enfants ou adolescents. Les recommandations contenues dans le rapport sont construites en réponse à des constats d'insuffisance qui concernent tant le repérage et le diagnostic de ces troubles que leur prise en charge pédagogique, rééducative et thérapeutique. Elles sont orientées autour de quatre thèmes principaux : développer dès l'école maternelle des actions de préventiion et de repérage ; favoriser le dépistage précoce d'enfants potentiellement atteints d'un trouble du langage oral ou écrit ; améliorer la prise en charge des enfants et des adolescents ; intensifier la formation des personnels de manière pluri-catégorielle et pluridisciplinaire, en formation initiale et continue. En outre elles invitent à une étroite coopération des personnels de l'éducation nationale, enseignants spécialisés et non spécialisés, psychologues, médecins et des professionnels du secteur de la santé et de l'action sociale. C'est pourquoi le ministre de l'éducation nationale a choisi, d'une part, de rendre public le rapport de M. Jean-Charles Ringard, d'autre part, de demander, en accord avec Mme la secrétaire d'Etat à la santé et aux personnes handicapées, à une cellule interministérielle de traduire les propositions formulées dans ce rapport en mesures concrètes, opérationnelles et précises, assorties d'un échéancier, dès la fin de l'année civile 2000.

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