Question de M. LEMAIRE Guy (Loire-Atlantique - RPR) publiée le 26/10/2000

La loi du 31 mars 1932 ne permet pas la réversion de la retraite du combattant décédé à la veuve. Pourtant, les veuves d'anciens combattants revendiquent ce droit depuis de nombreuses années, comme juste reconnaissance de la nation de leur participation effective à l'effort de guerre au cours de la période 1940-1945, ainsi que celles des guerres d'Indochine et d'Algérie. Elles estiment que leur effort a été un réel combat, conduit et adapté à leur manière et à leur situation personnelle et qu'elles sont aussi des victimes de la guerre. M. Guy Lemaire demande à M. le secrétaire d'Etat à la défense, chargé des anciens combattants s'il envisage d'améliorer leur situation par la réversion, au moins partielle, de la retraite du combattant.

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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 21/12/2000

Réponse. - Malgré sa qualification, la retraite du combattant ne s'inscrit pas dans la logique des retraites professionnelles. Créée en 1930 au profit des titulaires de la carte du combattant " en témoignage de la reconnaissance nationale ", elle constitue une récompense personnelle attribuée en raison de services rendus à la Nation. Il ne saurait par conséquent être question d'en dénaturer la raison d'être par une extension à d'autres bénéficiaires que ceux auxquels la qualité de " combattant " a été reconnue officiellement. Il est par ailleurs important de préciser que dans l'hypothèse où elle serait considérée comme une prestation sociale, la retraite du combattant en aurait toutes les conséquences au plan des impôts ou des diverses contributions touchant les ressources auxquelles le monde combattant échappe largement à l'heure actuelle. Introduire la réversion de cette retraite induirait donc nécessairement des risques de fiscalisation et conduirait, à terme, à un désavantage par rapport à la situation présente. La condition des veuves d'anciens combattants n'est pas ignorée pour autant. Celles-ci, en effet, sont déjà ressortissantes de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) et bénéficient à ce titre du patronage et de l'aide matérielle de cet établissement public. La subvention d'action sociale accordée à l'ONAC par l'Etat pour jouer pleinement son rôle d'aide avait, dans cette perspective, été augmentée de 10 MF en 2000 ; un amendement gouvernemental présenté par le secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants dans le cadre du projet de budget pour 2001 et adopté en première lecture le 3 novembre dernier par l'Assemblée nationale, vise à abonder cette subvention évaluée, dans le projet de budget initial à 3 MF, de 15 MF supplémentaires pour mener des actions de solidarité en faveur des ressortissants éprouvant des difficultés dans leur vie quotidienne ; 5 MF seront réservés à des actions spécifiques en faveur des veuves d'anciens combattants. Le secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants a par ailleurs mis en place un groupe de travail, qu'il a déjà réuni le 10 octobre 2000, afin de recenser les difficultés rencontrées par les veuves et d'engager une réflexion sur les solutions susceptibles d'être apportées aux situations les plus préoccupantes.

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