Question de M. TESTON Michel (Ardèche - SOC) publiée le 02/11/2000

M. Michel Teston appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur les inquiétudes exprimées par les pédiatres et leurs organisations représentatives, au sujet de l'évolution, dans notre pays, du nombre de médecins exerçant cette spécialité. Tout d'abord, il apparaît que le nombre de pédiatres actuellement en exercice est nettement insuffisant, que ce soit en cabinet, ou au sein des institutions sanitaires et sociales (PMI >protection maternelle et infantile>, maisons d'enfants, CAMSP >centre d'action médico-sociale précoce>). Ensuite, les 110 pédiatres formés annuellement ne suffisent plus à assurer le remplacement des médecins partant à la retraite (120 départs pour l'année 2000). Enfin, la moyenne d'âge des 5 600 pédiatres français s'élevant à cinquante ans, il apparaît particulièrement important d'anticiper les nombreux départs qui auront lieu au cours des prochaines années. Aussi, il lui demande quelles dispositions le Gouvernement entend prendre pour répondre à ces préoccupations.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 04/10/2001

Un rapport sur la démographie médicale, réalisé avec l'appui d'un groupe de travail interministériel comprenant des directions concernées du ministère de l'emploi et de la solidarité, de la direction de la prévision du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie et de la CNAMTS, a été remis au ministre délégué à la santé le 20 juin dernier. Il présente une première analyse de la démographie médicale et examine les mesures qui pourraient être prises pour répondre aux problèmes posés par les perspectives d'évolution de la démographie médicale. Selon les constats du rapport, la démographie médicale aujourd'hui est caractérisée à la fois par une densité globale élevée (331 médecins pour 100 000 habitants, près de trois fois plus qu'en 1970) et par des situations très variables selon les spécialités, le mode d'exercice et la répartition géographique de l'offre. La forte croissance démographique du corps médical s'est accompagnée d'une nette augmentation de la part des spécialistes qui est passée de 43 % en 1984 à 51 % en 2000. Cela correspond à une augmentation du nombre de spécialistes très importante en valeur absolue, de près de 40 000 en quinze ans. Une des spécialités médicales ayant bénéficié de cette forte augmentation est précisément la pédiatrie, dont les effectifs sont passés de 4 258 au 1er janvier 1984 à 6 244 au 1er janvier 2000, soit une augmentation d'un peu plus de 46 % en seize ans. Cependant les effets du numerus clausus relativement bas jusqu'en 1998 (3 583 postes) et les ajustements techniques nécessaires entre spécialistes et omnipraticiens conduisent à stabiliser les effectifs des pédiatres à environ 6 100 en 2005. Des difficultés ponctuelles liées à l'évolution du nombre de pédiatres peuvent apparaître dans certaines zones géographiques. Face à la baisse démographique qui affectera l'ensemble du corps médical français et devrait se situer vraisemblablement autour de 15 % à l'horizon 2020, le Gouvernement a décidé de relever le numerus clausus à 3 700 postes pour 1999, 3 850 postes en 2000, 4 100 pour 2001 et 4 700 pour 2002. Pour les années à venir, l'effort de recrutement des futurs médecins sera maintenu. Il convient de souligner que ce n'est qu'à compter de 2008 que la densité médicale commencera à diminuer de façon globale. Afin de disposer d'un dispositif d'observation et d'analyse permettant, avec l'ensemble des partenaires concernés, de préparer les adaptations nécessaires, un observatoire de la démographie médicale et des métiers sera prochainement mis en place.

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